Volte-face. Selon les informations de Marianne, les députés LREM se seraient opposés, lors d’un huis clos le 12 juillet, à la suppression de la réserve parlementaire et des indemnités représentatives des frais de mandat (IRFM), pourtant prévue par le projet de moralisation de la vie publique voulu par Emmanuel Macron.
Il semblerait qu’après mûre réflexion, les députés de La République en marche ne soient plus véritablement convaincus par l’utilité du projet de moralisation de la vie publique – pour lequel ils se sont pourtant fait élire – prévoyant notamment de supprimer la réserve parlementaire ainsi que leur indemnité représentative de frais de mandat (IRFM).
Avec un argument avancé par les “frondeurs” : la réserve parlementaire, qui se s’élevait à un total de 147 millions d’euros en 2017, est “utile aux collectivités territoriales et aux associations », selon un député LREM interrogé par Marianne. “Nous voulons supprimer le dispositif en tant que tel, mais on veut garder une visibilité sur les fonds, explique-t-il. Il faut que cet argent reste mobilisé pour le financement de projets, mais avec beaucoup plus de transparence”. Une manière pour les parlementaires LREM de garder la main sur l’argent, tout en modifiant le mécanisme d’attribution qui, totalement arbitraire, permet à chaque député de distribuer son enveloppe comme il le souhaite.
6.000 euros par mois non imposables
Second désaccord au sein du groupe macroniste : la suppression de l’indemnité représentative de frais de mandat, ces 6.000 euros non imposables que les députés et sénateurs perçoivent chaque mois, et dont ils peuvent disposer librement.
Si le gouvernement prévoyait, en remplacement, le remboursement aux parlementaires de leurs dépenses, sur présentation de justificatifs et dans la limite d’un plafond, une partie des députés LREM ne l’entendent pas de cette oreille. “Cela nécessiterait de recruter une centaine de fonctionnaires à l’Assemblée pour faire les contrôles”, dénonce ce même élu interrogé par Marianne.
Les parlementaires de La République en marche ne sont semblent plus tant attachés à cette moralisation de la vie publique qui les motivait tant.
Que va-t-il advenir du projet jadis porté par François Bayrou ? Réponse le 24 juillet, lorsque l’Assemblée nationale se penchera durant une semaine sur les textes du gouvernement.