« La crise grecque a rapporté plus de 1 milliard d’euros aux Allemands ! » L’édito de Charles SANNAT
C’est un article de La Tribune qui nous apprend qu’entre les “prêts accordés à Athènes et les programmes de rachat de titres de dette, les organismes allemands ont récolté 1,34 milliard d’euros depuis le début de la crise”…
“Dans le détail, la banque de développement allemande KfW a encaissé 393 millions d’euros d’intérêts du prêt de 15,2 milliards d’euros qu’elle a accordé à Athènes en 2010.
Entre 2010 et 2012, un programme de rachat de titres de dette d’État par les banques centrales de la zone euro a permis à la Bundesbank d’enregistrer un profit de 952 millions d’euros.”
“Les États membres s’étaient pourtant accordés pour reverser les profits des banques centrales à la Grèce. Seulement l’opération a été stoppée en 2015 pour des raisons politiques,...
“Après huit années d’austérité, la croissance grecque ne décolle pas. Le FMI en a bien conscience et avait conditionné sa participation au versement de la prochaine tranche d’aide à des mesures d’allègement de la dette hellénique.
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Un nouveau problème arrive sur la Grèce…
Ce nouveau problème c’est le FMI qui sait bien que la Grèce ne pourra pas s’en sortir sans une réduction encore importante de sa dette.
Or, si les Allemands ont gagné de l’argent sur le dos des Grecs, cela n’a été possible que parce que comptablement les titres que l’Allemagne détient sur la Grèce reçoivent bien les intérêts dus et qui sont payés grâce à d’autres prêts (ce qui porte le nom de “cavalerie”).
Les 15,2 milliards d’euros accordés par l’Allemagne rapportent donc quelques centaines de millions d’euros… ou produiront 15 milliards de pertes pour les Allemands (et les Français accessoirement) s’il faut à nouveau réduire la dette de la Grèce…
Or Merkel ne voudra pas acter ses pertes et cherchera à continuer à les masquer, et cette volonté de masquer ses pertes explique les raisons du supplice grec sans fin.
Pourtant, pour la Grèce aussi l’heure des comptes approche. Et nous découvrirons alors le véritable coût du sauvetage de la Grèce et donc de l’euro… Ce jour-là, cela fera nettement moins rire les euro-béats, qui deviendront des euro-bêtas, obligés de payer.
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Charles SANNAT