Terrorisme. Un individu jugé coupable d’avoir“liké” une photo d’un combattant de Daech brandissant la tête d’une femme décapitée a écopé le 21 août d’une peine de prison avec sursis, rapporte Le Parisien ce mardi.
Voilà une décision qui fera jurisprudence : le 21 août, le tribunal correctionnel de Meaux (Seine-et-Marne) a condamné un homme de 32 ans à trois mois de prison avec sursis pour avoir apposé son “like”, c’est-à-dire “aimé” une photo faisant l’apologie du terrorisme, sur le réseau social Facebook, indique Le Parisien ce mardi.
“Quand on met ‘J’aime’, c’est que l’on adhère”
Sur l’image, on peut voir un combattant de l’organisation État islamique brandir à bout de bras la tête d’une femme décapitée. Choqué de voir ce type de contenu extrêmement choquant arriver sur son fil d’actualité, l’un des “amis” Facebook du mis en cause avait alors alerté les autorités le 16 mai dernier. Au cours de la perquisition menée par police de Pontault-Combault (Seine-et-Marne) au domicile de l’accusé, situé à Rozay-en-Brie, deux fusils d’assaut factices ainsi que plusieurs plants de cannabis avaient été retrouvés.
En revanche, l’examen de son matériel informatique n’avait pas fait état de contenus suspects. Pas de quoi en faire démordre le substitut du procureur de la République du tribunal correctionnel de Meaux, pour qui cette cyberaction, aussi minime soit-elle, participe bel et bien à l’apologie du terrorisme. “Quand on met ‘J’aime’, c’est que l’on considère que ce n’est pas choquant ou que l’on adhère”, a tranché le magistrat, interrogé par Le Parisien.
“Je pensais que c’était un trucage”
“Je n’ai pas fait l’apologie du terrorisme. Je pensais que c’était un trucage, a maladroitement tenté de se défendre l’accusé, décrit comme dépressif et anxieux. J’ai été maladroit, c’était pour me moquer de la photo. Je n’ai ni partagé, ni commenté, ni posté d’autres articles”.
De son côté, la personne ayant diffusé la photo sur Facebook sera prochainement jugée par le tribunal correctionnel de Melun (Seine-et-Marne). Celui-ci a tenté d’expliquer son initiative, arguant qu’il avait partagé au même moment une image de phoque battu à coups de bâton,“pour voir quelle image allait le plus choquer” sa communauté d’“amis”.