Ces essais préoccupent l'Occident: l'agence américaine de renseignement géospatial affirme que selon des sources russes «plusieurs zones seront fermées à la navigation dans les mers de Barents et de Kara, ainsi que les eaux de la baie de la Tchocha près de la côte Est de la péninsule de Kanine (région autonome de Nénétsie) jusqu'au 30 octobre, en lien avec des lancements de missiles», écrit vendredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
La marine russe procédera prochainement à une série d'essais de missiles à partir de sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) de la flotte du Nord et du Pacifique.
Les tirs presque simultanés de SNLE attendus au nord, et dans la partie orientale de l'Eurasie, sont effectivement un événement extraordinaire dans le monde et dans la vie de la marine russe.
Le chef du polygone national interarmées du ministère russe de la Défense Oleg Kislov a annoncé récemment que la Russie allait procéder aux essais de futurs éléments du système de défense aérospatiale, ainsi que des missiles pour les Forces des fusées stratégiques russes (RVSN) et la marine. Entre autres, des armements basés sur de nouveaux principes physiques seront mis à l'épreuve.
Les essais se déroulent sur les polygones terrestres et maritimes pour le lancement de missiles à partir de navires de sous-marins. La marine reste l'élément principal dans la structure des forces nucléaires stratégiques: les sous-marins nucléaires sont difficiles à détecter et ils peuvent tirer des missiles intercontinentaux contre un ennemi à partir des eaux russes sous la couverture de sa propre armée.
Il est fort probable que les tirs expérimentaux de Boulava se poursuivront. D'après les experts, il s'agit du tout nouveau missile de trois étages à combustible solide destiné à armer le SNLE du projet Boreï capable d'embarquer plusieurs ogives nucléaires hypersoniques à guidage individuel.
Le ministère de la Défense ne cache pas qu'il constituera la base du futur groupe des forces stratégiques russes d'ici 2040-2045. Mais le nombre de sous-marins munis de Boulava d'ici 2020 devrait être limité à huit unités. Chacun d'eux embarquera jusqu'à 16 missiles de ce type. D'autres types de missiles que Boulava sont modernisés, notamment le missile intercontinental à combustible liquide Sineva élaboré depuis l'époque soviétique.
Les essais des systèmes de défense aérospatiale et des missiles des RVSN et de la marine sont incontournables pour la Russie aujourd'hui. D'après le ministère russe de la Défense, «conformément au concept d'usage simultané de l'armement offensif et défensif, le Pentagone a entamé la création de systèmes d'attaque avancés de frappe global instantanée».
C'est un «facteur supplémentaire prouvant l'aspiration de Washington à briser l'équilibre des forces établi et à garantir la domination stratégique globale dans le monde». La Russie est donc poussée à réagir.