L’archevêque Zuppi a lancé l’initiative « Invite un étranger à déjeuner ». Mais seulement 20 prêtres sur 90 ont adhéré à cette proposition : « Quel sens il y a-t-il à accueillir un musulman à l’église ? »
Tout est né d’une initiative du Pape François. Aujourd’hui en effet, on célèbre la « Journée mondiale des pauvres », instituée cette année par le Saint Père et qui est devenue le prétexte à l’apparition de profondes divisions à l’intérieur de la Curie à Bologne.
La révolte de la très grande majorité des prêtres, néanmoins, n’est pas dirigée contre Bergoglio mais contre l’archevêque Mattia Zuppi qui, comme le rapporte le Corriere della Sera, a demandé aux prêtres de la ville d’accueillir pour le déjeuner des migrants du centre de la Via Mattei. Le résultat fut cuisant: à peine vingt paroisses sur quatre-vingt-dix ont, en effet, souscrit à l’initiative.
Comme le note Renato Farina dans le Libero, « de nombreux évêques italiens, croyant peut-être s’attirer les faveurs du Pape argentin, identifient les pauvres aux migrants et privilégient alors à travers eux les musulmans ».
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Les doutes des curés sont nombreux. « Cela peut être une belle initiative, mais il faut se demander quel est le sens de l’accueil d’un musulman dans une église – explique au Corriere della Sera Don Antonio Rota del Sacre Cuore – il n’est pas facile de mettre ensemble deux mondes religieux « .
En outre pour le vicaire Giovanni Silvagni « l’équation ‘pauvres égal migrants égal musulmans’ est fausse et illégitime ». La très grande majorité des paroisses ont en effet préféré inviter à déjeuner des familles en difficulté économique. « Pas forcément des migrants », précise le vicaire. « Ils ne sont pas des bouches à nourrir – souligne-t-il – mais des vies et des histoires à accueillir ».