Le président d’Emirates, la compagnie aérienne des Emirats arabes unis, a annoncé le 12 novembre une commande de 40 Boeing Dreamliners, le concurrent direct de l’Airbus A380 dont les ventes piétinent.
Pied de nez ou simple logique commerciale ? Dimanche 12 novembre, quatre jours après l'inauguration du Louvre d’Abou Dhabi dans la capitale des Emirats arabes unis (EAU) par le président de la République française, le président de la compagnie aérienne de ce petit Etat fédéral choisissait Boeing au détriment d’Airbus.
Ainsi, l’Anglais Timothy Clark, président d’Emirates, la plus grosse compagnie aérienne du Moyen-Orient a annoncé une commande de 40 Boeing 787-10 ou Dreamliners, concurrent direct de l’Airbus A380, pour un montant catalogue de 15 milliards de dollars (environ 13 milliards d’euros).
Plus inquiétant pour l’avionneur européen, le président d’Emirates a laissé entendre, le lendemain au Dubaï Air-Show, le salon aéronautique de l’Emirat, qu’il ne placerait plus aucune commande d’A380 avant d’avoir des garanties sur le maintien de la production de ce gros porteur pour les 10 ans à venir.
La production de l'A380 réduite face à la stagnation des commandes
Comme les ventes de de l’A380 sont à la peine, la direction d’Airbus avait annoncé en juin que la production de l'avion civil qui peut embarquer à son bord le plus grand nombre de passagers allait être réduite. Le rythme de production de l'appareil pourrait même passer à moins d’un appareil par mois. Pire, il pourrait se construire autant, voire moins d’A380 que de Rafale, fleuron de l'aviation militaire française, dont 11 unités doivent être produites chaque année pour maintenir le site de production en activité.
Néanmoins, Emirates reste à ce jour le plus gros exploitant d’Airbus A380, avec une flotte d’environ 100 appareils en service, alors que 217 exemplaires ont été livrés dans le monde à fin octobre 2017.
Dubaï et Abou Dhabi sont les capitales de deux émirats du même nom regroupés (avec cinq autres moins connus) en un seul Etat fédéral, les EAU. Abou Dhabi est sa capitale, tandis que Dubaï est la plus grande ville et le poumon économique du pays.
Partenaire stratégique de la France dans les Golfe, les EAU représentent son quatrième excédent commercial. A Al-Dhafra, au sud du pays, la France possède l'une de ses deux seules bases militaires, avec celle de Djibouti, situées hors du territoire national, à 250 kilomètres des côtes iraniennes. Elle a été inaugurée en 2008 par Nicolas Sarkozy, alors président de la République. Emmanuel Macron s’y est rendu le 9 novembre.