« Sales putes de Blancs! ». Les Nantais auront eu ce samedi 25 novembre en fin d’après-midi, un bel aperçu de la société multiculturelle apaisée et du vivre-ensemble triomphant.
Près de 250 personnes, presque toutes d’origine africaine, ont fait une manifestation sauvage et bloqué les transports en commun au coeur de Nantes, à Commerce puis jusqu’à Chantiers Navals vers 18h00.
Pendant ce temps, la police était presque complètement absente et plusieurs personnes (blanches) ont été lynchées par les manifestants.
Un rassemblement devait avoir lieu à 14h au Mémorial contre l’esclavage pour protester contre l’esclavage des Noirs en Libye, une problématique ancienne qui retrouve actuellement de l’attention médiatique après que CNN ait filmé des marchés aux esclaves dans l’arrière-pays de Tripoli, notamment à Sabratha.
Un appel d’artistes et de personnalités noires et antillaises a été diffusé dans la presse française de gauche pour interpeller l’UE, accusée de ne rien faire. En filigrane, ils entendaient déplacer le terrain de la contestation contre la politique migratoire de l’UE, accusée de ne pas ouvrir totalement les vannes à l’immigration issue des pays africains.
A Nantes, le rassemblement du 25 novembre était précédé de réunions préparatoires lancées par la « diaspora noire », sur l’Ile de Nantes (le 21), aux Dervallières (le 22) et au Chêne des Anglais (le 23). Elles ont été organisées avec le soutien de l’extrême-gauche anarcho-autonome qui mène actuellement un combat pour que les migrants soient logés par l’État et la municipalité nantaise en occupant des salles dans la faculté.
Les pancartes du rassemblement ne critiquaient pas l’esclavage en Libye, mais la « Françafrique », tandis que les manifestants – essentiellement de jeunes Noirs issus des quartiers dits sensibles et une poignée d’anarchistes autonomes – appelaient à « stopper la loi Travail » et à «libérer l’Afrique ». En fin d’après-midi, ils se sont lancés dans une manifestation sauvage qui les a amenés à bloquer le croisement des tramways à Commerce vers 17h, bloquant la circulation des tramways, des bus de la TAN et départementaux (Lila).
Lynchages et émeutes à Commerce, pas un policier à l’horizon
Le service d’ordre de la manifestation s’est avéré complètement débordé tandis que les manifestants tapaient sur les vitres des bus et des trams bloqués tout en criant leurs slogans, empêchaient ambulances et pompiers de passer, menaçaient les passants pris au piège et livrés à eux mêmes.
Vers 17h20, une femme blanche d’environ 60 ans vient à passer au sud-ouest du carrefour des tramways, à quelques mètres de la manifestation : deux jeunes noirs empochent les bouteilles qui sont dans son sac. Elle s’élance pour récupérer son bien – plusieurs jeunes tombent sur elles à bras raccourcis.
C’est finalement un membre de la manifestation qui réussit à l’écarter et à récupérer une partie de ce qui lui a été volé. Alassane est sénégalais, nous l’avons retrouvé sur place : « c’est n’importe quoi. Nous avions voulu passer le message contre l’esclavage en Libye, mais notre manifestation a été détournée. Comme nous n’arrivions pas à mobiliser assez, nous nous sommes entendus avec le mouvement qui défend les mineurs isolés [tenu par l’extrême-gauche anarchiste, NDLR] pour qu’ils envoient du monde. Ils n’ont envoyé que des perturbateurs, on a des fous dans la manif, c’est le bordel. Ce n’était ni notre message ni notre volonté ».
D’autres manifestants, issus de quartiers rivaux, se battaient et ajoutaient du désordre dans le bazar total. Plusieurs étaient manifestement ivres ou drogués. D’autres tentaient de faire les poches des passants (blancs) éperdus.
Les manifestants : « nous sommes noirs, nous sommes chauds» «sales putes de blancs! »
Pendant ce temps, il n’y avait pas un policier à l’horizon. Pas même les CRS censés protéger le centre-ville. « Ils étaient là toute l’après-midi, mais quand la manifestation est arrivée ils n’étaient plus là », nous confirme un commerçant riverain. Nous avons finalement trouvé à 17h53 trois policiers de la BSTC esseulés, qui ne pouvaient guère intervenir vu leur nombre. La police avait-elle ordre de ne pas intervenir ?
Entre-temps, vers 17h30 un jeune homme d’origine européenne réussissait à parlementer et à faire passer les bus Lila bloqués au sud du carrefour ; les autres bus s’engouffraient dans la brèche. Vers 17h35, la manifestation refluait vers Chantiers navals, barrant le passage des trams au droit de la rue Jean-Jacques Rousseau (17h53) puis au droit de la rue Montaudouine vingt minutes plus tard, tentant même de barrer le quai de la Fosse.
Livrés à eux mêmes l’étaient aussi les agents de la TAN censés dégager les tramways et assurer leur circulation – ils étaient six à peine, seuls au milieu de manifestants, dont le dernier carré, 80 personnes environ, hurlait « nous sommes noirs, nous sommes chauds » et « sales putes de Blancs ». Néanmoins ils ont réussi à rétablir la circulation normale de la ligne 1 tandis que le reste de la manifestation retournait vers la place du Commerce autour de 18h30.
Louis Moulin