Les États-Unis et leurs alliés avaient pour but de saper le travail des inspecteurs de l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques dans le secteur de la ville syrienne de Douma, selon le ministère russe de la Défense.
Dans un communiqué officiel diffusé par le ministère russe de la Défense, Moscou a qualifié l'attaque des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France contre la Syrie d'«action d'intimidation» qui a été menée sous prétexte de la survenue présumée d'une attaque chimique dans une banlieue de Damas, dans la ville de Douma, le 7 avril.
«Les frappes ont été effectuées au moment où les inspecteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) devaient se rendre à Douma afin d'établir la vérité [sur la prétendue attaque chimique, ndlr]. Nous avons toute les raisons de penser que le but de l'attaque contre la République arabe syrienne était de perturber le travail des inspecteurs de l'OIAC», a-t-on indiqué au sein du ministère russe.
Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont ignoré les preuves fournies par les parties russe et syrienne qui attestent d'une «mise en scène cynique et délibérée», indique par ailleurs le communiqué du ministère russe de la Défense.
D'après la Défense russe, les États-Unis et leurs alliés ont effectué ces frappes pour que les terroristes puissent reprendre leur souffle, reformer leurs rangs et prolonger l'effusion du sang.
«L'agression a été lancée alors que les troupes syriennes continuent avec succès de mener leur offensive contre Daech*, contre le Front al-Nosra* et contre d'autres organisations terroristes. Considérant cette situation, les États-Unis et leurs alliés veulent donner aux radicaux et aux extrémistes la possibilité de reprendre leur souffle, de reformer leurs rangs, de prolonger l'effusion du sang sur le sol syrien et compliquer le règlement politique», selon le communiqué de la Défense russe.
La Défense russe a fustigé l'agression militaire contre la Syrie:
«Il s'agit d'une grave violation des principes fondamentaux du droit international, d'une atteinte à la souveraineté du pays, membre à part entière de l'Onu qui, depuis plusieurs années, mène une lutte intransigeante contre le terrorisme sur l'ensemble de son territoire.»
Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont attaqué dans la nuit du 13 au 14 avril des sites des infrastructures militaires de la Syrie. Les alliés ont tiré plus de 100 missiles de croisière air-sol (l'année dernière, l'aérodrome militaire syrien de Shayrat avait déjà été attaqué par 59 missiles) dont la plupart ont été abattus à l'approche de leurs objectifs.
Moscou a violement fustigé les frappes, affirmant que par leurs actions, les États-Unis laissaient faire les terroristes en Syrie. La Russie a également annoncé samedi convoquer une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'Onu.