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« J’avais 12 ans lorsqu’un homme d’origine pakistanaise m’a repérée dans la rue, a témoigné l’une d’elles. Ça n’allait pas du tout à la maison, et, au départ, il était charmant. Mais, très vite, il m’a violée. Puis il m’a livrée à ses amis. A 13 ans, je suis tombée enceinte et le père aurait pu être n’importe lequel de ces vingt hommes », assène cette jeune femme sous le sceau de l’anonymat, analysant avec le recul la parfaite mise sous emprise de son agresseur, qu’elle pensait alors être son petit ami – un processus de conditionnement que les Anglais nomment le « grooming ».
« Personne, ni mes professeurs, ni les services sociaux, ne m’ont jamais posé de questions, poursuit-elle. Je pensais que ce qui se passait était normal. Comme si subir des viols collectifs était un passage obligé pour les adolescentes de Telford. »
Menaces de mort
Une autre, dans un récit qui donne la nausée, raconte comment, « nuit après nuit », elle était contrainte à des relations sexuelles « dans des fast-foods crasseux et des appartements dégoûtants », entraînant plusieurs avortements. « Une fois, décrit-elle, j’ai dû coucher avec neuf hommes à la suite. Ils faisaient la queue dans l’escalier. J’allais deux fois par semaine au planning familial chercher la pilule du lendemain sans que cela n’alerte personne. »
Pour la réduire au silence, le « chef » du gang usait d’un levier commun à toutes ces affaires : la peur. « Il me disait que si je parlais, il brûlerait ma maison. » Comme Lucy, morte à 16 ans des mains de celui que toute sa famille pensait être son petit ami.
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A son image, la petite communauté indo-pakistanaise installée dans ces quelques rues typiquement british du quartier de Wellington dénonce la stigmatisation, mais avec méfiance. Ici, on se souvient des vitres brisées et des commerces ciblés par des activistes d’extrême droite dans le sillage de l’opération Chalice.
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