Très présents sur YouTube, les salafistes tentent de gagner tous les musulmans à leur cause. Mais ils ne sont pas le seul courant de l'islam à s'y exprimer.
Partisans d'un retour aux racines de l'islam, les prédicateurs salafistes n'en sont pas moins des adeptes des nouvelles technologies. Ils surfent avec aisance sur les réseaux sociaux, et certains d'entre eux y sont de véritables vedettes.
Les services de renseignement suivent attentivement leur expression sur le Net pour mesurer leur niveau d'influence, déceler d'éventuels dérapages et analyser les tendances des messages diffusés à la communauté musulmane.
Ce travail est d'autant plus important que la majorité de ces prédicateurs rechigne à s'exprimer en dehors des sites communautaires et qu'il faut parfois lire entre les lignes. Une note de synthèse d'il y a quelques semaines recense les huit influenceurs qui ont le plus d'audience.
On compte parmi eux trois figures de la mouvance salafiste dont l'imam de Brest Rachid El Jay.
Un phénomène salafiste qui prend de l'ampleur sur le terrain
Selon les estimations du ministère de l'Intérieur, le phénomène salafiste ne cesse par ailleurs de prendre de l'ampleur sur le terrain. Une statistique de 2010 évaluait à 5.000 le nombre de pratiquants de cette forme de culte. En 2015, ils étaient de 15 à 20.000 pour un total de 8,4 millions de musulmans en France.
Au même moment, 132 mosquées affiliées sont recensées. Elles pourraient être environ 200 désormais. Elles semblent attirer de plus en plus les fidèles, à la différence de mouvements établis : la participation au rassemblement annuel des musulmans du Nord, à Lille, naguère très suivi connaît ainsi une baisse constante depuis 2015.