Depuis trois semaines, de nombreux migrants venus d’Espagne arrivent au Pays basque. Associations et élus locaux s’organisent pour les accueillir pendant quelques heures avant leur nouveau départ.
Ils sont une dizaine de bénévoles sur la place des Basques, à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), à guetter les silhouettes orange, vertes, bleues et roses des cars en provenance de l’Espagne.
A chaque arrêt ou presque, plusieurs sans-papiers – souvent épuisés et affamés – en descendent. Un ballet incessant dont les habitants sont désormais familiers. « Cet été encore, ils étaient une trentaine par jour, raconte Annick Sabarots, du collectif Solidarité migrants-Etorkinekin.
Il y a eu une première accélération à la fin du mois d’août, mais depuis trois semaines, entre 80 et 100 personnes arrivent quotidiennement. »
Face à l’urgence, un comité citoyen – devenu depuis l’association Diakité, du nom de l’un des premiers jeunes accueillis en ville – s’est créé dans la capitale basque. […]
Les migrants ne font halte à Bayonne que le temps de trouver un bus en direction des grandes métropoles et de la région parisienne. Le maire (UDI), Jean-René Etchegaray, précise d’emblée qu’il ne veut pas que la ville devienne un « point de fixation ».
Ce qui ne l’a pas empêché, cette semaine, de prendre une décision plutôt inédite : en plus d’assurer l’un des trois repas quotidiens – les deux autres étant à la charge des bénévoles –, la mairie ouvre ce lundi les portes de l’ancien centre communal d’action sociale pour que les réfugiés puissent s’y reposer quelques heures ou y passer la nuit, avant de reprendre la route. […]
Quant à espérer enrayer le flux en surveillant la démarcation, l’hypothèse fait presque rire Mikel, du Réseau d’accueil d’Irun : « Ces gens-là ont traversé le désert, puis la Méditerranée sur des bouts de bois, ont vu mourir leurs amis. Vous croyez que la frontière française va les arrêter?«