La France est le pays d’Europe qui consomme le plus de pesticides, parmi lesquels le glyphosate, un herbicide considéré comme « probablement cancérogène ».
Dans l’Hexagone, la justice a été saisie sur des cas d’enfants malades après avoir été exposés à ce genre de produit. À l’Assemblée nationale, les députés se sont opposés à deux reprises cette année à l’interdiction du glyphosate. Depuis, la société civile se mobilise pour interpeller les consciences et convaincre les politiques d’agir.
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Le corps médical est formel : les malformations de Théo ne sont pas génétiques mais bien liées à un facteur extérieur.
« Dès les premiers mois de sa naissance, les médecins ont pointé du doigt les pesticides », précise Sabine Grataloup qui, à l’époque, ne fait pas tout de suite le rapprochement avec le désherbant qu’elle utilise à son domicile, dans la carrière pour ses chevaux. « La prise de conscience est arrivée après », reconnaît-elle.
En août 2008, précisément. Comme tous les ans, à la même époque, Sabine passe du Glyper, un herbicide à base de glyphosate. « Cela m’a fait un flash, je me suis souvenue de ce que le chirurgien m’avait dit en parlant des pesticides. »
En raison du caractère tératogène du glyphosate (qui implique des risques d’anomalie sur le fœtus) évoqué dans les études scientifiques, les médecins qualifient le lien avec les malformations de Théo de « hautement probable ». « J’ai été exposée à un moment crucial de ma grossesse – dans les quatre premières semaines, commente-t-elle. Je ne savais même pas que j’étais enceinte, je n’ai donc pas pris de précautions particulières. »