Les contribuables français peuvent désespérer d’Emmanuel Macron. Paris renforce ses dons pour l’Afrique avec un don de 1 milliard d’euros supplémentaires pour 2019. Le Quai d’Orsay annonce de sa part que les aides étrangères quadrupleront.
En effet, l’Agence française de développement (AFD) annonce un milliard d’euros de dons supplémentaires pour les pays africains. Outre cette enveloppe de dons, l’AFD gère déjà 11 milliards d’euros de projets développements pour renforcer le prestige de la France en Afrique.
L’AFD, bras financier de la diplomatie française, vient même de se doter d’un nouvel outil, un Fonds d’investissement commun avec la Caisse des Dépôts.
Selon la logique de Rémy Rioux, directeur général de l’AFD, la France veut se mesurer à la donne chinoise.
« On a, à dire vrai, une question chinoise, les Chinois sont nombreux Afrique. Le président l’a dit dernièrement. Quand les projets répondent aux critères, on les finance. On ne va pas, en plus, pénaliser les populations de tel ou tel pays.
C’est sur les projets, sous réserve que la gouvernance des projets soit une gouvernance qui corresponde à nos propres engagements et à nos propres valeurs, la gouvernance des projets. »
La France qui veut séduire les Africains a déjà créé un fonds d’investissement qui s’appelle le fond Stoa qui est doté de 600 millions d’euros pour générer des financements de projets en Afrique.
En 2017, Rémy Rioux, Directeur général de l’AFD, et Pierre-René Lemas, Directeur général de la Caisse des Dépôts, ont annoncé à l’occasion de leur premier déplacement commun en Afrique de l’Ouest, la création d’un véhicule commun d’investissement dans les infrastructures doté de 600 millions d’euros de fonds propres.
L’objectif est de soutenir des projets d’infrastructures africains dans les secteurs de l’énergie, de l’eau et de l’assainissement, du traitement des déchets, ou encore de la santé et de l’éducation.
« En effet, ça, c’est l’instrument dont nous avions besoin pour revenir dans les grands deals d’infrastructures où les Chinois sont nombreux dans les pays du Sud », précise le directeur général de l’Agence française de développement.
Alors que l’AFD ambitionne d’atteindre un engagement de 12,7 milliards d’euros en 2020, l’Aide française au développement atteint déjà un nouveau record. 9,4 milliards d’euros ont été engagés l’année dernière pour 657 projets de développement à travers le monde.
Les financements de l’institution publique, qui visent les pays en développement, ont ciblé en priorité l’Afrique. Ces financements, en hausse depuis 2010, doivent représenter un montant global de 23 milliards d’engagements d’ici 2021, conformément au souhait du président Emmanuel Macron.
Un cinquième des engagements financiers de l’agence ont été consacrés à l’Asie, autant au continent sud-américain et 10% au Proche et Moyen-Orient. En Jordanie par exemple, c’est un projet d’assainissement et d’approvisionnement en eau qui a pu être financé dans les villes qui accueillent le plus de réfugiés des pays voisins comme la Syrie et l’Irak.
Selon le Quai d’Orsay la part des dons français quadruplera
Le ministre des Affaires étrangères Jean Yves Le Drian a rappelé, le lundi 3 septembre 2018, les priorités de la politique d’aide publique au développement de la France : hausse de l’aide publique au développement, multiplication par quatre des dons, ciblage de 18 pays africains et d’Haïti.
Au cours d’une conférence de presse donnée le 3 septembre au siège de l’Agence française de développement, Jean-Yves Le Drian, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, a confirmé les priorités assignées à l’aide française par le chef de l’État Emmanuel Macron depuis le début de l’année 2018.
Ce seront 18 pays africains et Haïti qui bénéficieront d’abord du nouvel effort budgétaire en faveur de cette aide qui passera, au cours du quinquennat, de 0,38% du revenu national brut à 0,55% d’ici 2022, soit « six milliards d’euros supplémentaires », a-t-il déclaré.
Dès 2019, la part des dons dans cette aide quadruplera pour passer de 300 millions à 1,3 milliard d’euros et iront aux « pays pauvres et fragiles » annonce Le Drian.
La mauvaise gouvernance et la corruption sont pourtant des fléaux qui persistent en Afrique. Déjà, 23 sur les 54 États que compte l’Afrique, soit 43% d’entre eux, se trouvent dans le quatrième niveau des pays à forte prévalence de corruption.