"Depuis des mois, une enseignante subit le harcèlement raciste et antisémite d’une partie de ses élèves. » Le 7 mai 2015, les enseignants du lycée professionnel Tony-Garnier à Bron, en grève, avaient adressé une lettre au ministère de l’Education nationale.
Trois ans plus tard, leur collègue, las de n’avoir reçu aucun soutien hiérarchique, a assigné le rectorat en justice. Une audience est prévue ce mercredi devant le tribunal administratif de Lyon.
La principale intéressée, professeur de mathématique, reproche à sa direction de ne l’avoir pas prise au sérieux. Le proviseur de l’établissement avait par exemple jeté à la poubelle les caricatures la représentant, qu’elle lui avait remis.
Il avait également refusé la tenue d’un conseil de discipline. « Il a affirmé que ce harcèlement ne relevait que d’un ressenti », rappelle le syndicat CGT Educ'Action Rhône.
« Quel exemple donner aux jeunes » ?
« L’administration a fini par reconnaître du bout des lèvres un harcèlement raciste tout en ne cessant de le minimiser et en refusant d’endosser ses responsabilités », poursuit-il. Et de s’interroger : « Comment l’Education nationale entend-elle lutter contre la discrimination si elle ne protège pas les enseignants qui en sont victimes ? Quel exemple donne-t-elle aux jeunes si elle minimise la gravité de tels faits qui portent atteinte à l’intégrité et à la dignité des personnes ? »
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