Dans un entretien accordé à l’agence de presse espagnole EFE, le directeur de l’immigration et de la surveillance des frontières au ministère de l’Intérieur, Khalid Zerouali, appelle à une aide « pérenne » de l’UE dans le contrôle des frontières pour soutenir les agents marocains qu’il dit « dépassés » par les flux migratoires clandestins. Il accuse les ONG d’encourager les passages de migrants.
Il appelle ainsi les 27 de l’UE « à une implication permanente et durable » dans le contrôle des frontières. Le responsable rappelle également que le gouvernement marocain a déjà déployé 13.000 agents le long des côtes méditerranéennes et atlantiques pour un coût annuel de «plus de 200 millions d’euros ».
«Ce dispositif très coûteux a été mis sous pression […] Nous avons jusque là assumé nos responsabilités unilatéralement, mais nous commençons à être dépassés », confie Khalid Zerouali. Qualifiant de «positive » la collaboration avec Bruxelles, le responsable estime toutefois qu’elle doit être réadaptée, à la vue de «l’urgence de la situation ».
«Le partenariat politique avec l’Union européenne doit inclure le contrôle des frontières en tant que composante pérenne, et non pas comme une aide occasionnelle », considère le wali, tout en appelant à une injection de « ressources » financières, sans pour autant mentionner de chiffres précis. […]
D’après le représentant du département d’Abdelouafi Laftit, le nombre de tentatives de migration clandestine aurait doublé en l’espace de quatre ans.
Khalid Zerouali attribue notamment cette donnée à la hausse à la «flotte d’ONG actives dans l’espace méditerranéen qui encourage et guide les migrants ». Selon lui, cette aide des ONG alimente la rumeur selon laquelle certaines traversées sont gratuites.
Une fausse information qui s’est notamment propagée dans le nord du pays où des candidats à l’immigration clandestine se sont rassemblés sur les plages à la fin du mois de septembre.
A ce sujet, Khalid Zerouali affirme « que le trafic d’être humain n’est pas un acte charitable et a un but lucratif, car toute traversée est soutenue par un réseau de trafiquants ». […]