On s’est peut-être réjoui un peu tôt. A peine l’encre du jugement de la Cour suprême du Pakistan a-t-elle été sèche, que la rue pakistanaise a vu déferler les « purs » *, des masses fanatiques réclamant du sang, hurlant à la mort, réclamant l’assassinat judiciaire d’Asia Bibi, selon l’exigence « divine » de la charia.
L’avocat de la paysanne chrétienne, -accusée de blasphème, et condamnée à mort pour deux ou trois mots-, s’est envolé pour des cieux plus cléments, pour l’instant**.
L’avocat va sauver sa vie et poursuivre le combat d’Asia ailleurs. Et les juges ?
Comme l’avocat, les juges honnêtes sont menacés d’être lynchés, toujours selon les exigences de la charia.
Il y a plusieurs leçons à ce drame qui n’est pas encore parvenu au dénouement :
- le gouvernement du Pakistan a reculé, il a mis entre parenthèse la décision de justice. Il n’a pas libéré Asia Bibi, pour répondre aux exigences assassines du fanatisme religieux totalitaire.
- aucune représentation connue des musulmans n’a dénoncé nulle part les hurlements criminels. En France, aux USA, en Egypte, on n’a encore pas entendu ni le CCIF, ni Al Azhar, ni UOIF, ni CFCM, et moins encore Linda Sarsour qui appelle au djihad contre Trump, ni la secte vindicative des frères musulmans, rien, personne.
- Aucune voix musulmane autorisée ne s’est élevée ne serait-ce que pour dire : non, nous n’avons rien de commun, nous n’avons rien à voir avec les fanatiques avides du sang d’une modeste paysanne chrétienne du Pakistan !
- aucune voix dite féministe ne s’est non plus faite entendre : aucun groupement ni journal de la mouvance « égalité des droits de la femmes » n’a protesté ; pas non plus de voix de personnalités féminines, ni Taubira, ni Clinton, ni Obama, sans oublier la « féministe sous le voile religieux », Linda Sarsour déjà nommée. Et toutes les « dénonce ton porc », vous en avez entendu, au moins une, dénoncer ces féroces « mâles » bloquant le Pakistan trois jours durant ?
Il apparait que pour ces dames, les droits de la femme, la malfaisance des hommes, s’arrêtent là où on ne met pas en prison pour le fait de tenir ces propos ; par contre, là où la femme n’est rien, elle doit continuer de n’être rien.
Asia Bibi, je ne connais pas, semblent-elles dire.
Et que dire du PIR et de sa dirigeante -fonctionnaire payée par l’Etat exécré ? Mais qu’attendre du PIR, le meilleur ?
Dans le même temps, la tuerie de Pittsburgh agit comme un révélateur des vieilles hostilités antijuives meurtrières, mais aussi de l’existence de Juifs bizarres, des avatars caricaturaux de ce que le stalinisme et le crypto-stalinisme (pseudo disciples de Trotski, tiers-mondistes) ont produit de pire ou de plus extravagant : pour honorer les onze Juifs fusillés dans la synagogue de Pittsburgh, ces gens manifestaient contre Trump ; et certains, des femmes en particulier, -des femmes préconisant le lesbianisme exclusif-, outre l’hostilité absolue envers Trump, on a vu des jeunes femmes étranges, réclamant l’extermination du « mâle blanc »…
Exterminer le « mâle blanc », au moment où des « mâles » sombres déferlent par dizaines de mille, bloquant trois jours durant un pays de plusieurs centaines de millions d’habitants, pour lyncher Asia Bibi et continuer d’opprimer toutes les femmes et pas uniquement les pauvres paysannes chrétiennes.
Mais pour ces jeunes femmes bizarres, pour ces Juifs et Juives crypto staliniens ou sorosiens, faisant -sans problème manifeste- ami-ami avec Linda Sarsour, ces hommes sombres vociférant, ces « mâles » hurlant de la rue pakistanaise, ça n’existe pas.
Pour ces gens bizarres, pour ces Juifs étranges, appelons-les ainsi, Asia Bibi n’existe pas elle non plus ; leur lourd silence paraît dire : qu’ils n’en ont jamais entendu parler ou que cela ne les concerne pas.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Alain Rubin pour Dreuz.info.
*Pakistan, littéralement Pays (stan) des purs (Paki)
**le jugement de la Cour européenne des droits de l’homme a émis une position jetant en Europe les bases du système persécuteur et assassin auquel n’a pas encore réchappé Asia Bibi