Changements. Dans un entretien au “Point”, le ministre de l'Intérieur se montre favorable à une modification de la loi, pour que “les Français de confession musulmane puissent vivre paisiblement leur foi”.
Christophe Castaner veut mettre fin à un « tabou ». Dans une interview au Point ce jeudi 15 novembre, le ministre de l’Intérieur se dit favorable à une modification de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat.
Si le ministre estime que « c’est un texte particulier, avec des grands principes fondateurs de notre République, la laïcité, la liberté de conscience, auxquels il n’est pas question de toucher», il souligne son grand âge, 113 ans. Pour Christophe Castaner, la loi peut donc « évoluer » : « Je rappelle qu’elle a d’ailleurs été modifiée dix-sept fois […] l’objectif, c’est que les Français de confession musulmane puissent vivre paisiblement leur foi ».
Pour autant, Christophe Castaner est conscient que ses propos peuvent être nuancés : « il faut aussi, avec les Français musulmans, avec la société, avec l’Etat, mener ce combat essentiel pour construire un islam qui ait toute sa place en France, un islam qui soit délié des ingérences étrangères et qui soit moteur pour faire reculer les idées radicales, en particulier chez les jeunes ». Il affirme que « s’il faut renforcer la loi de 1905 pour la conforter dans ces principes, je vous le dis : ce n’est pas un tabou ».
Rencontrer les responsables des différents cultes
Si un projet de modification à l’Assemblée nationale n’est « pas programmé à ce stade », Christophe Castaner compte dans un premier temps sur les assises territoriales de l’islam de France, lancées par Gérard Collomb. « Si la question de l’organisation de l’islam en France relève évidemment des responsables musulmans, l’Etat peut néanmoins les aider et les accompagner. Il n’est pas question de décider de leur organisation à leur place », ajoute-t-il auprès du Point.
Dans ce sens, le ministre de l’Intérieur entend rencontrer les représentants des différents cultes, « ainsi que les représentants de la libre-pensée et des sensibilités laïques » dans les prochaines semaines, « car c’est une discussion qui les concerne également ».