C’est son leitmotiv. A près de six mois des élections européennes, Emmanuel Macron tente plus que jamais de résumer l’enjeu du scrutin du 26 mai 2019 à un duel entre les « progressistes » et les « nationalistes ».
Emmanuel Macron veut fédérer les pro-européens contre les forces d’extrême droite du Vieux Continent (la Française Marine Le Pen, le Hongrois Viktor Orban et l’Italien Matteo Salvini). La première réunion de la commission d’investiture de LRM, consacrée aux européennes, a eu lieu jeudi. Le parti doit présenter 79 candidats en janvier 2019.
«A-t-on oublié quel est le parti qui a gagné les dernières élections européennes en France ?
Le Front national [rebaptisé Rassemblement national, RN]. J’espère qu’il ne gagnera pas», a-t-il affirmé le 6 novembre, sur Europe 1.
Pour contrer la vague populiste, il a même dramatisé l’enjeu européen ces derniers jours, en dressant un parallèle entre la période actuelle et celle de l’entre-deux-guerres. «Il faut se souvenir de la précarité de la paix», a-t-il souligné jeudi 8 novembre, lors d’un entretien sur France 3.
Dans l’opposition, la vision binaire de M. Macron est vivement contestée. Surtout au sein des anciens partis de gouvernement, qui s’y retrouvent de fait marginalisés.
Mercredi, sur France Inter, le président des Républicains (LR), Laurent Wauquiez, a accusé le chef de l’Etat de suivre «une stratégie terriblement cynique consistant à dire “c’est moi ou le chaos” ». Même constat du côté du PS, où l’on dénonce une volonté de «faire de cette élection un référendum entre deux conceptions extrêmes et simplistes de l’Europe».
Mais le clivage présidentiel est aussi jugé « réducteur » jusqu’au sein de la majorité. […]