Identité, immigration, islamisme… Jusque-là, Emmanuel Macron s’efforçait d’éviter ces sujets inflammables. Le candidat Macron méprisait le débat sur « l’identité figée, rabougrie ». Il l’a remis en selle lundi, prenant le risque de réveiller la xénophobie ambiante. Editorial de Pascal Riché dans le Nouvel Obs.
Ces deux courtes phrases sont passées presque inaperçues. Dans son allocution de 13 minutes, lundi 10 décembre, cachées au milieu de ses promesses pour requinquer le pouvoir d’achat et revivifier le dialogue démocratique, Emmanuel Macron les a lâchées, comme ça, l’air de rien (à partir de 10’38 dans la vidéo ci-dessous) : « Je veux aussi que nous mettions d’accord la Nation avec elle-même sur ce qu’est son identité profonde. Que nous abordions la question de l’immigration. »
Au secours, elle revient ! L’identité. Cette bombe nationale à fragmentation. Cette notion qui rend fou. Pire : Macron l’a couplée avec le thème de l’immigration, histoire d’en renforcer la charge explosive.
Il a balancé son cocktail Molotov sans crier gare, à travers la lucarne des télévisions de 23 millions de téléspectateurs.
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