ENTRETIEN – Le pacte mondial sur les migrations, signé ce lundi à Marrakech sous l’égide de l’ONU, suscite de très légitimes critiques, argumente l’historien du droit*.
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« Les recommandations de ce Pacte vont constituer un moyen de pression sur les politiques gouvernementales en matière d’immigration.
Des militants favorables à la reconnaissance d’un droit à l’immigration vont s’en emparer. Des avocats se réclameront du texte auprès des tribunaux pour obtenir que les prérogatives de l’État en matière de lutte contre l’immigration clandestine soient rognées.
En outre, le pacte forme un socle pour l’élaboration ultérieure de normes contraignantes. Or, implicitement, le document semble fondé sur le principe que, à terme, n’importe qui dans le monde doit pouvoir venir s’établir où il le souhaite.
Et, en raison de la croissance démographique de l’Afrique au cours des prochaines décennies, des dizaines voire des centaines de millions de personnes seront désireuses de gagner les pays occidentaux.
L’accueil en Europe de masses en quête d’un eldorado serait suicidaire pour les Européens sans même être profitable aux migrants. »