La remise en place de l’ISF demandée par les Gilets Jaunes, soit 3,5 milliards d’euros, n’est vraiment qu’une goutte d’eau par rapport à ces 100 milliards. Si ce montant était réparti sur les 14 millions de travailleurs base 35 heures (hors fonction publique), cela représenterait environ 20 euros par mois.
Mais où le trouver cet argent, alors que tous les gouvernements successifs se sont escrimés à essayer de réduire les déficits sans succès depuis 1975 !
Dans ce double contexte peu favorable aux réductions de charges, il semble de prime abord très compliqué de réduire le déficit :
- La transition écologique est un gouffre financier avec tous ses secteurs subventionnés ; voitures électriques, isolation, etc…
- Les exigences des Gilets Jaunes ; suppression de la taxe carburants, y compris celle passée sur le diesel, plus du pouvoir d’achat … Diminuer quoi ou augmenter quoi ?
Pour bien comprendre d’où viennent les recettes nettes de l’état, vous trouverez ci-dessous un tableau très explicatif
Jusqu’à ce jour, il existait deux possibilités pour réduire les déficits :
- La première : Augmenter la fiscalité : Soit en créant de nouvelles taxes et impôts, soit en augmentant le pourcentage de ceux-ci.
C’est ce qui a toujours été pratiqué depuis 1975, date du premier déficit.
Il aurait été certainement possible de supprimer le déficit par deux actions, mais il y aurait eu deux conséquences que les différents gouvernements se sont bien gardés d’appliquer.
1) L’augmentation importante des prélèvements pour arriver à l’équilibre des comptes, aurait « cassé » toute possibilité de croissance.
2) Le dépassement d’un niveau de prélèvements devenu insupportable pour les administrés et la peur de manifestations monstres.
- La deuxième : Le recours aux emprunts devenait obligatoire et nous savons à quoi cela a conduit la France : Une dette de plus de 2.200 milliards d’euros qui va bientôt atteindre le niveau du PIB et même le dépasser.
Suite à un déficit de plus en plus élevé, les deux méthodes ont été utilisées en parallèle : fiscalité et recours aux emprunts.
Nous sommes le 3ème pays d’Europe le plus endetté, après la Grèce et l’Italie ! Toutes les années cette dette engendre un montant d’intérêts qui est devenu exorbitant : 45 milliards d’euros. Et encore nous avons une chance inouïe que le taux de base soit depuis plusieurs années le plus bas que l’on ait connu depuis longtemps. Il suffirait que ce taux remonte de 1% pour voir les intérêts augmenter de 2 milliards la première année, puis 4 la suivante, ensuite 8 et puis 16 dans 10 ans.
Lors de son programme, Emmanuel Macron voulait freiner l’augmentation de la dépense publique, pas la réduire, dans l’espoir de faire repartir l’économie. L’idée c’était de réorienter l’emprunt vers l’investissement, donc les dépenses d’avenir.
Comment trouver 80 milliards pour que les comptes soient en équilibre ? Mais plutôt 100 milliards pour avoir suffisamment de marges de manœuvre et commencer à rembourser la dette.
L'Allemagne qui avait un taux de chômage à 11,7% en 2005 est aujourd'hui à 3,4% en 2018 !
Ci-dessous l’évolution du taux de chômage en Allemagne depuis l’année 2000
Comment a donc fait l’Allemagne dans une situation très compliquée en 2005 pour avoir des comptes publics excédentaires depuis 2015 ?
Les réformes Hartz, les six mois de concertation générale d’Angéla Merkel après son arrivée au pouvoir pour faire augmenter le temps de travail, la mise en place des départs progressifs en retraite vers 67 ans ont permis un retour à l’équilibre des comptes en 2014 et des excédents de plus en plus importants :
- 19,4 milliards d’euros en 2015
- 25,7 milliards d’euros en 2016
- 38,4 milliards d’euros en 2017
- 48,1 milliards (pour le seul 1er semestre 2018 !)
Elle prévoit une dette publique ramenée à 50 % du PIB en 2021 !
Même les « collectivité locales » et les caisses de sécurité sociale ont participées au renouveau allemand :
- Landers : + 13,1 milliards d’euros
- Communes : + 9 milliards d’euros
- Caisses de Sécurité sociale : + 9 milliards
Des surplus qui permettent d’envisager rapidement de diminuer très sensiblement les charges sociales, donc des gains de pouvoir d’achat tout en améliorant les marges des entreprises qui sont déjà supérieures à celles française de 10% !
Comment nos entreprises françaises peuvent être compétitives avec un tel écart ? Y compris à l’export !
L’Allemagne en 2017 a vu son chiffre à l’export de 1280 milliards d’euros dépasser tous ses records, alors que la France se traîne avec ses 473,2 milliards d’euros et un déficit commercial de 63,2 milliards d’euros.
Que mettre en place pour revenir très rapidement à des comptes publics au minimum en équilibre et augmenter le pouvoir d’achat ? Revendication principale des Gilets Jaunes.
La seule solution préconisée depuis plusieurs années :
Augmenter les temps de travail et d’activité pour trouver les 12.000 heures qui manquent sur la durée de vie de chaque salarié pour augmenter un PIB trop faible d’au moins 25%. (Le montant du PIB est proportionnel au nombre d’heures travaillées).
Ce niveau devant permettre au gouvernement de revenir à des comptes d’état, y compris sociaux positifs, de donner des moyens très substantiels à toutes les administrations qui en manquent cruellement et la possibilité de diminuer le niveau de tous les prélèvements salariés et entreprises.
Pour cela, il serait absolument nécessaire avant la mise en place, d’expliquer, réexpliquer à nos concitoyens ce qu’ils auront à y gagner, EUX.