Le bilan du mouvement des Gilets jaunes se chiffre côté manifestants à près de 2 000 blessés, dont 93 graves. L'IGPN a été saisie de 78 dossiers. Pourtant, le ministre de l'Intérieur, de passage à Carcassonne, a nié tout cas de violence policière.
«Moi, je ne connais aucun policier, aucun gendarme, qui ait attaqué des Gilets jaunes», a déclaré le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, le 14 janvier, lors d'un déplacement à la préfecture de l'Aude, à Carcassonne, où il était venu remettre des décorations et présenter ses vœux aux fonctionnaires et aux forces de l'ordre.
Le premier flic de France répondait à la question d'un journaliste qui lui demandait, après qu'il eut promis de punir sévèrement les casseurs s'attaquant «à la République», si les violences policières dénoncées par les Gilets jaunes resteraient, elles, «impunies».
Après avoir nié qu'un quelconque cas d'abus des forces de l'ordre ait pu survenir depuis le début du mouvement, Christophe Castaner a poursuivi : «Par contre, je connais des policiers et des gendarmes qui utilisent des moyens de défense, de défense de la République, de l'ordre public.» Et de poursuivre : «Quand [les forces de l'ordre] sont acculées, elles utilisent des moyens. Mais naturellement, je n'ai jamais vu un policier ou gendarme attaquer un manifestant ou attaquer un journaliste. A l'inverse j'ai vu des manifestants attaquer systématiquement nos forces de sécurité et attaquer aussi des journalistes.»
A de nombreuses reprises, le ministre de l'Intérieur a dénoncé les cas de violences contre les forces de l'ordre. Il n'a en revanche toujours pas eu de mots de soutien pour les 93 mutilés et blessés graves survenus depuis le début du mouvement le 17 novembre.
En dehors de ces blessures lourdes, la place Beauvau faisait état, avant l'acte 9 du mouvement le 12 janvier, d'un bilan de 1 700 blessés parmi les manifestants contre environ un millier chez les forces de l'ordre.