L’île française au large de Madagascar voit depuis un an affluer des migrants sri-lankais qui n’hésitent pas à franchir 4 000 km sur des embarcations de fortune. Une situation inédite.
La Réunion est-elle en train de devenir la nouvelle terre promise des migrants de l’océan Indien ? La question agite le département d’outre-mer après l’arrivée, il y a quelques jours, d’un petit bateau de pêche transportant 62 ressortissants du Sri Lanka, dont sept femmes et dix enfants. Des migrants n’ayant pas hésité à franchir les 4 000 km de mer qui séparent l’île française du petit pays voisin de l’Inde, toujours en proie à l’instabilité politique malgré la fin de la guerre civile en 2015.
Un débarquement qui interroge d’autant plus qu’il s’agit du quatrième événement de ce type depuis un an.
(Faute de zone d’attente assez grande, la préfecture a réquisitionné un hôtel pour loger les 45 hommes du groupe de 62 migrants)
« Avec le durcissement de la politique migratoire de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, la France, avec la Réunion, devient le pays potentiellement le plus accueillant et sécurisé de la zone. Il va falloir lancer une analyse approfondie des raisons de ces départs », commente Elodie Auzole, bénévole à la Cimade.
Les autorités locales semblent elles aussi quelque peu submergées par ces débarquements inattendus. « On n’a jamais eu à traiter une arrivée de cette ampleur », constate un officier de la police aux frontières (PAF). (…)