Près de sept Français sur dix (67%) souhaitent que les enfants de jihadistes français restent en Irak et en Syrie, révèle un sondage Odoxa - Dentsu consulting pour franceinfo et Le Figaro, dont le résultat est révélé jeudi 28 février.
Cette opinion varie toutefois en fonction de l'orientation politique des personnes interrogées. Ainsi, 88% des sympathisants du Rassemblement national (RN), et 78% des sympathisants Les Républicains (LR) s'opposent à un retour en France de ces enfants. Cette tendance diminue à 63% pour les sympathisants La République en marche (LREM). A contrario, 58% des sympathisants socialistes et 50% de ceux de la France insoumise (LFI) souhaitent que les autorités françaises fassent le maximum pour le retour des enfants de jihadistes en France.
Un possible retour en France suscite l'inquiétude
82% des Français interrogés approuvent la décision d'Emmanuel Macron et du gouvernement de laisser l’Irak juger les jihadistes français, y compris au risque de voir des peines de mort prononcées, nous apprend également cette enquête. En début de semaine, le président irakien Barham Saleh a annoncé qu'il voulait juger "selon la loi irakienne" les treize ressortissants français, soupçonnés d'être des combattants du groupe Etat islamique, qui ont été remis à l'Irak par les forces kurdes.
Cet avis est partagé quelle que soit la tendance politique des personnes interrogées, puisque 72% des sympathisants socialistes, 89% de ceux de LREM, 90% des LR et 89% des sympathisants du RN approuvent cette décision. La tendance est moins marquée chez les sympathisants de LFI, dont 61% estiment que le gouvernement a raison.
L'inquiétude que suscite un possible retour en France des jihadistes français explique qu'une majorité des personnes interrogées approuve la décision de laisser les combattants aux mains de la justice irakienne. Ainsi, 89% des personnes interrogées se disent "inquiètes", dont 53% même "très inquiètes". Seules 11% se disent "assez peu" ou "pas du tout" inquiètes.
* Cette enquête a été réalisée par internet les 27 et 28 février auprès d’un échantillon représentatif de la population de 1.001 Français âgés de 18 ans et plus.