Les taxes sur le carburant ont valu au gouvernement une fronde qui dure maintenant depuis deux mois et demi. L’essence est pourtant loin d’être la seule énergie surtaxée par l’État : la moitié de la facture d’électricité correspond à des impôts payés par le consommateur.
Une baisse avait été annoncée par Edouard Philippe. C’est pourtant une hausse de presque 6% qui sera prévue.
Le prix de votre facture d’électricité n’est pas seulement dû à votre consommation domestique, mais aussi aux taxes : soit 54% en janvier dernier, un chiffre n’apparaissant pas sur les factures. D’après le Canard Enchaîné, elles ont presque doublé en 15 ans.
Dans le détail, sur 100 euros de consommation, l’Etat prend 35 euros d’impôts, 40 euros sont réservés à la distribution et au transport et 25 euros dédiés à la production. En clair, ramenés au prix hors taxes, les prélèvements de l’État représentent 54 %.
Le kilowattheure n’est pas seulement frappé par la TVA (20%) mais par une série d’autres taxes. La Contribution au Service Public de l’Electricité (CSPE) a sérieusement augmenté et compte pour 15% dans le prix du kilowattheure.
En 2002, cette taxe vous coûtait 3 euros, aujourd’hui elle s’élève à presque 23 euros. Elle servirait à racheter les énergies renouvelables (solaires et éoliennes).
La Contribution Tarifaire d’Acheminement (CTA) représente 5% et est prélevée par le fournisseur. Elle financerait le régime spécial de retraite des salariés du secteur électrique.
La Taxe sur la Consommation Finale d’Electricité (TCFE) serait reversée aux départements et municipalités. Elle représente 7% du prix du kilowattheure initial.
Le gouvernement fait volte-face
En décembre dernier, le gouvernement avait promis de revoir les taxes à la baisse dès le 1er janvier 2019. Pourtant, le gel des tarifs réglementés ne vous fera peut-être pas réaliser d’économies.
Une augmentation de 5,9% TTC du tarif de l’électricité pratiqué par EDF est prévue dès juin prochain. Les ménages, se chauffant à l’électricité, pourront voir leur facture augmenter jusqu’à 85 euros par an.
C’est ce qu’a proposé la Commission de Régulation de l’Energie (CRE). Le gouvernement prendra sa décision dans les trois prochains mois.