CINÉMA – La barrière entre la réalité et la fiction est parfois mince. Pour son premier long-métrage, le réalisateur Emmanuel Hamon, jusque-là habitué des documentaires, s’est intéressé à la question de la radicalisation des Français en Syrie et surtout de leur rapatriement.
Inspiré d’un fait divers qui s’est déroulé en 2015 et qu’un proche des protagonistes a raconté au réalisateur, « Exfiltrés » -qui sort au cinéma ce mercredi 6 mars- raconte le parcours de Faustine (Jisca Kalvanda, vue dans « Divines »), assistante sociale française, qui part pour Raqqa rejoindre les rangs de Daech en emmenant son fils de 5 ans.
Mais dans l’enfer syrien, elle prend conscience de son erreur et reprend contact avec son mari Sylvain (Swann Arlaud, César du meilleur acteur en 2018) pour qu’il lui vienne en aide. Il tente alors d’organiser une opération d’exfiltration risquée avec l’aide d’un jeune français membre d’une ONG (Finnegan Oldfield) et d’un militant syrien réfugié en France (Khassem Al Khoja).
« Il y a eu des descentes de police »
Au printemps 2018, toute l’équipe de tournage s’est envolée pour la Jordanie, pays frontalier de la Syrie qui a servi de décor au film. Et si Emmanuel Hamon a choisi la Jordanie pour sa proximité réelle avec l’histoire qu’il raconte dans « Exfiltrés », il a dû gérer quelques conséquences inattendues. « Il y a eu des descentes de police.
Quand on tournait dans la ville d’Amman, avec des comédiens habillés en costume de Daech, il y avait une vraie angoisse », raconte le réalisateur au HuffPost, dans une interview vidéo à voir en tête d’article. « Le gouvernement jordanien avait envie d’avoir un contrôle là-dessus puisque les camps de réfugiés syriens sont vraiment importants et ça pouvait créer un vrai problème ».