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david MIEGE
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6 mars 2019 21:48

Le politologue Frédéric Saint Clair décrypte le projet européen présenté dans la lettre qu’Emmanuel Macron a fait paraître dans 28 pays, une lettre qui révèle à la fois la mégalomanie de l’auteur et son projet de dissolution de la France dans une Europe fédérale multiculturelle.

Moment surréaliste que celui que nous venons de vivre, où Emmanuel Macron, pris d’un accès mégalomaniaque et se rêvant probablement président d’une Europe fédérale, dicte à l’ensemble des citoyens européens ce que signifie « bien penser en matière d’Europe ».

Moment surréaliste que cette tribune, traduite dans 14 langues, publiée dans 28 pays, où le chef de l’Etat s’invite dans chaque débat national, au sein de chaque Etat européen, au mépris du principe de souveraineté le plus élémentaire, pour indiquer à chacun ce que l’Europe doit être.

Un peu comme si une forme de Saint Empire venait d’être reconstitué et qu’Emmanuel Macron avait été divinement pourvu d’un Imperium lui accordant la légitimité de s’adresser à tous, faisant fi des frontières, des gouvernements, des règles de courtoisie diplomatiques, des conjonctures politiques nationales… Imaginez l’indignation du président français si Matteo Salvini ou Viktor Orbán s’étaient adressés aux français pour les inviter à voter pour un projet nationaliste.

Emmanuel Macron aurait pu initier une tribune collective de tous les chefs d’Etat et de gouvernement sociaux-démocrates et sociaux-libéraux européens pour défendre un projet commun. Il a préféré agir seul, de façon unilatérale, de façon hiérarchique, et s’imposer à tous. Mais, laissons là la forme de la lettre, et venons-en au fond.

Lorsque cette tribune a été publiée, lundi soir, l’auteur de ces lignes était en train de lire un ouvrage d’histoire de France couvrant les années 481-888, et intitulé : La France avant la France. Titre particulièrement significatif au regard de ce que nous sommes en train de vivre, et du projet européen qui se dessine sous nos yeux.

Car le projet macroniste ne signifie nulle autre chose qu’une période d’histoire de France que les ouvrages intituleraient : La France après la France. Ce que nous nous apprêterions à vivre si Emmanuel Macron réussissait, serait la première phase de création d’une entité politique supranationale politiquement intégrée, une structure souveraine à part entière, n’ayant d’autre vocation que de remplacer le concept d’Etat-nation qu’Emmanuel Macron juge inadapté et obsolète. En un mot : la disparition de la France !

Sa dilution dans un grand espace multiculturel, post-national, armé juridiquement pour s’insérer efficacement dans un monde techno-capitaliste globalisé, un nouvel Empire capable de rivaliser économiquement et politiquement avec les autres Empires modernes que sont la Russie, la Chine, l’Inde et les Etats-Unis. 

Pire qu’ultra-libéral !

Contrairement à ce que d’aucuns pensent, le projet d’Emmanuel Macron n’est pas ultra-libéral ; il est bien pire ! Son projet est politique, et c’est pour cette raison qu’il est dangereux, à cause de l’idéologie fédéraliste et libérale qu’il promeut et qui pourrait ruiner en l’espace de 30 ans quinze siècles de civilisation européenne.

Si Emmanuel Macron avait été ultra-libéral, il n’aurait jamais milité pour injecter du politique dans la structure européenne. Les ultra-libéraux sont opposés à toute ingérence politique dans l’économie, car ils estiment que le politique n’a pour seul effet que de perturber le fonctionnement du marché. Or, Emmanuel Macron, dans sa tribune, acte la nécessité de faire face aux « crises du capitalisme ». 

Il manifeste dans ce texte, outre le désir de préserver la monnaie unique dont il pense, à tort, qu’elle est un rempart contre les chocs financiers, celui de voir naître un budget européen, de réguler la concurrence, de refonder la politique commerciale, de financer l’innovation…

Emmanuel Macron a compris, comme à peu près tous les responsables politiques français, qu’une Europe ultra-libérale fondée sur le principe de la libre concurrence d’un marché autorégulateur n’était pas viable. Il souhaite donc permettre au pouvoir politique d’équilibrer les dérives de la mondialisation.

Mais il le fait à la manière d’un économiste néo-keynésien. Pour le dire de façon un peu caricaturale : Emmanuel Macron a lu Stiglitz, le prix Nobel d’économie, et il applique peu ou prou les 100 dernières pages de son livre sur la monnaie unique et l’Europe. Le hic, c’est que Stiglitz a beau être keynésien, il demeure un économiste : les relations commerciales et financières commandent sa conception du politique… 

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