Le pape François consacre dimanche sa seconde journée au Maroc aux minuscules communautés chrétiennes du pays, l’occasion de les mettre en garde contre toute tentation de « prosélytisme » pour étoffer leurs rangs. Dans la cathédrale de Rabat, entourée d’un dispositif de sécurité étanche, le pape a expliqué aux petites communautés chrétiennes que l’important n’était pas d’être nombreux mais d’illustrer très concrètement les enseignements de l’Eglise.
« Continuez à vous faire proches de ceux qui sont souvent laissés de côté, des petits et des pauvres, des prisonniers et des migrants » a conseillé le pape, qui avait rencontre la veille 80 migrants dans un centre humanitaire Caritas.
En revanche, « les chemins de la mission ne passent pas par le prosélytisme, qui conduit toujours à une impasse » a fortement insisté le pape. « S’il vous plait, pas de prosélytisme ! » a-t-il martelé en sortant de son texte, « l’Eglise croît non par prosélytisme mais par le témoignage. »
La remarque récurrente du pape prend une résonance particulière dans un pays où le prosélytisme actif auprès de musulmans marocains peut valoir jusqu’à trois ans de prison.
(…) Le Maroc compte environ 30.000 catholiques, dix fois moins qu’avant son indépendance, en 1956. Il y avait 200 églises à l’époque de la colonisation française et espagnole, il en reste aujourd’hui 44.