Rachid Nekkaz, le presque candidat à la présidentielle en Algérie (et ancien candidat à la présidentielle française de 2007), poursuit son opération communication… en France.
Le presque candidat à la présidentielle en Algérie a rassemblé ce jeudi midi quelques centaines de personnes sur la place de la basilique Saint-Denis puis sur les Champs-Elysées. Toujours sous une marée de smartphones.
Cinq jours après avoir surpris son monde en présentant un « cousin » comme candidat officiel devant le Conseil constitutionnel, le natif de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) s’est d’abord offert rendu dans la cité dionysienne, au son entre autres de « One, two, three, viva l’Algérie ».
Il a répondu en arabe aux questions de dizaines de ressortissants, dans une ambiance parfois confuse mais bienveillante. « Changement de constitution », « boycott général », « mascarade »…
Au mégaphone, les protestations étaient nombreuses envers le régime politique en place. Et le soutien massif envers Rachid Nekkaz encore loin d’être acquis. De nombreuses personnes l’ont en effet interrogé sur ses « chances », son « plan » et surtout ses « compétences ». Derrière ces questions, la même crainte, celle d’un « faux espoir » – l’expression est revenue plusieurs fois. […]
Un Beppe Grillo « sans contenu ni consistance »
Ce scénario relève de la « science-fiction » selon Hasni Abidi, politologue et directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (CERMAM) de Genève, interrogé par le Parisien.
Hacen Ouali, journaliste pour le quotidien El Watan, très critique vis-à-vis du pouvoir en place, ne lui accorde pas plus de légitimité. « Rachid Nekkaz vend du vent sauf qu’il le vend bien. Il n’a ni projet ni programme ni parti. Il a beaucoup d’argent et un téléphone portable qui filme tout et séduit les jeunes parce qu’il va à leur rencontre. Il n’a aucun lien avec les partis », affirme-t-il au Parisien. Ce reporter le compare pour conclure à une « version locale, sans contenu ni consistance » de Beppe Grillo, le leader populiste et anti-système du mouvement italien 5 Etoiles, aujourd’hui au pouvoir.
En France, il est aussi devenu célèbre pour avoir payé les amendes de femmes condamnées pour port du voile intégral.