Selon un sondage publié le 1er avril, dont « Le Monde » est partenaire, la question migratoire reste une préoccupation pour les Européens. Le quotidien y consacre son éditorial.
La campagne des élections européennes de mai a beau commencer sans grand enthousiasme, elle recèle déjà une première surprise. Occupées à constituer leurs listes, les formations en lice semblent, sinon ignorer, du moins prendre leurs distances avec le sujet longtemps promis au premier rôle : l’immigration.
Cette tendance peut encore évoluer, au regard de la montée des formations d’extrême droite, qui pourraient tirer parti du scrutin pour confirmer leur ancrage continental, après avoir instrumentalisé avec succès la crise migratoire de 2015. […]
Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène. Après avoir battu des records en 2015, le nombre d’arrivées a considérablement reculé depuis, en raison des mesures prises par les gouvernements européens pour contrôler les frontières extérieures du continent : accord avec la Turquie, coopération controversée avec la Libye, montée en puissance de Frontex, l’agence européenne de garde-frontières. […]
Quelle que soit la tournure de la campagne, les problématiques migratoires resteront l’une des principales priorités des dirigeants européens, tant les pays de l’UE ont été incapables ces dernières années de faire preuve d’assez de solidarité pour gérer collectivement une question qui ne peut avoir de solution nationale. L’oublier reviendrait à faire le jeu de l’extrême droite.