ANALYSE – Le ministre de l’Intérieur a estimé que les ONG chargées de secourir les migrants en Méditerranée «ont pu se faire complices des passeurs», provoquant un tollé à gauche. Cette polémique reflète surtout une situation qui n’a guère changé depuis des années.
#Police Mon analyse sur @CCastaner & les #migrants, quand l’État paie des agents pour verrouiller les frontières et finance des associations pour qu’elles aident les plus démunis à les franchir… @Le_Figaro https://t.co/gpM4n7CvYF pic.twitter.com/T414TgRxVd
— Jean-Marc Leclerc (@leclercjm) 9 avril 2019
Vous voulez incarner un discours ferme sur l’immigration? Pointez le rôle ambigu des associations humanitaires. La recette est infaillible: ce sera le tollé au sein des organisations non gouvernementales, ces ONG sur lesquelles les États se reposent largement pour gérer la crise migratoire. Et vous glanerez peut-être des voix à droite.
Vendredi dernier, Christophe Castaner n’a pas lésiné: «Les ONG jouent un rôle essentiel pour apporter une aide aux migrants – cela ne fait aucun doute -, toutefois, en Méditerranée centrale, on a observé, de façon tout à fait documentée, je vous le dis, une réelle collusion, à certains moments, entre les trafiquants de migrants et certaines ONG», a-t-il dit.
«Documenté», en principe, signifie que le premier flic de France dispose d’éléments tangibles, au cas où il faudrait s’en servir. Précision de l’intéressé: «On a observé que certains navires d’ONG étaient ainsi en contact téléphonique direct avec des passeurs…