Un jackpot de 15 milliards d’euros pour les concessionnaires d’autoroutes. Le référé de la Cour des comptes épingle l’Etat et son plan de relance autoroutier (PRA). Signé en 2015 entre François Hollande et son gouvernement et les concessionnaires autoroutiers, il consent un allongement d’un à plus de trois ans de la durée des concessions.
En échange, les sociétés d’autoroutes, comme Vinci, Eiffage et Abertis, doivent réaliser pour 3,2 milliards d’euros de travaux d’amélioration du réseau d’ici 2024.
Pour l’Etat, ce plan doit relancer l’économie et notamment le secteur du BTP. À la clé, la création de plusieurs milliers d’emplois. Sauf que la Cour des comptes a fait ses calculs.
Aux 3,2 milliards d’euros d’investissement pour élargir certains tronçons autoroutes, rénover des ouvrages d’art ou reconfigurer des échangeurs, les concessionnaires vont récupérer une quinzaine de milliards d’euros de recettes supplémentaires grâce à des concessions plus longues.
Soit un euro investi pour presque cinq euros gagnés.
(…) Par ailleurs, la Cour relève que plusieurs chantiers auraient dû être réalisés dans le cadre des contrats de concession initiaux et non à travers le fameux plan de relance. En clair, l’Etat a payé deux fois les mêmes travaux !
Des doublons présents dans deux autres contrats du même type : le « paquet vert » (1 milliard d’euros) signé en 2010 et le plan d’investissement autoroutier (PIA) (700 millions d’euros) signé en 2016. Pis, la Cour a découvert un cas de travaux programmé dans le cadre du plan de relance alors que le concessionnaire s’était engagé à financer le chantier auprès des collectivités territoriales concernées.