Les célèbres auteurs de canulars téléphoniques Vladimir Kouznetsov, alias Vovan, et Alekseï Stoliarov, alias Lexus, ont piégé Emmanuel Macron. Ils se sont en effet faits passer pour Zelensky, le nouveau Président de l'Ukraine, fraîchement élu.
Les auteurs du canular ont accepté les félicitations du Président français à la suite de la victoire de Volodymyr Zelensky, discutant également avec lui des 73% obtenus par Zelensky, score qu'ils ont comparé à celui obtenu par Poutine en 2018 lors des élections en Russie. Ils ont également abordé l'emprisonnement potentiel de Poroshenko, le conflit à l'est de l'Ukraine, la lutte contre la corruption dans le pays et le terrorisme international.
«La force de votre score montre la confiance que les Ukrainiens ont en vous», a commenté Emmanuel Macron.
Mais les rois du canular téléphonique ne se sont pas arrêtés là.
«Je me sens comme Poutine qui avait obtenu à peu près le même score», lance alors l'un des prankeurs.
Et au Président français d'ironiser sur le fait que, pour lui, le système ukrainien est différent de celui de la Russie car «un peu moins bien organisé».
«J'ai le sentiment qu'en tout cas, à ce stade, le système chez toi est un peu moins bien organisé, donc ça doit être un peu plus naturel», a estimé Emmanuel Macron.
Le faux Président ukrainien a à plusieurs reprises fait part de son intention de reprendre le dialogue avec la Russie dans le cadre du format «Normandie». Et Emmanuel Macron semblait plutôt favorable à cette idée tout au long de la conversation.
Emmanuel Macron n'est pas la première «victime» de ces prankeurs russes. En effet, avant le Président français, ils avaient déjà dupé plusieurs hommes politiques, dont notamment le ministre ukrainien de la Défense Stepan Poltorak, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, le chef de file de l'opposition vénézuélienne Juan Guaido et l'envoyé spécial des États-Unis pour le Venezuela Elliott Abrams.
Réputés pour être patriotes, Vovan et Lexus ont affirmé au quotidien français Libération qu'ils n'aspiraient en aucun cas — de par leurs canulars — à mettre le gouvernement russe dans une situation délicate.