L'ancien vice-Premier ministre gabonais et président du parti Alliance pour le changement et le renouveau, Bruno Ben Moubamba, a évoqué, dans une interview à Sputnik dans le cadre du 5e Forum économique international de Yalta, l'importance du partenariat entre la Russie et les pays africains.
«Si on tient compte de la population essentiellement jeune, si on tient compte des terres agricoles, de l'eau, il ne devrait pas y avoir autant de pauvreté», a déploré l'homme politique gabonais.
Ainsi, M.Moubamba estime que le partenariat avec la Russie, «un pays qui n'a jamais colonisé aucun pays africain», devrait aider l'Afrique à entrer sur la voie du développement.
«Moi, je revendique pour les Africains le droit de s'enrichir, d'avoir de l'argent», a-t-il déclaré en soulignant que la mondialisation «doit intégrer le progrès de l'Afrique».
En parlant de la situation politique au Gabon, Bruno Ben Moubamba a en outre expliqué que renoncer au franc CFA ne serait pas une solution ultime car tout d'abord il est nécessaire de «créer les mécanismes pour régler ce problème».
«Il faut faire circuler l'argent, il faut acter le droit des populations africaines de gagner de l'argent, d'avoir de l'argent dans les poches», a-t-il dit en ajoutant qu'«il faut donc que la France comprenne la nécessité pour les Africains d'avoir des capitaux».
«Je suis venu ici pour demander […] une résolution des Nations unies, peut-être sous le leadership de la Russie, pour que justement il y ait des mesures contraignantes par rapport aux États qui bloquent l'évolution africaine», a-t-il poursuivi.
Bruno Ben Moubamba est notamment d'avis qu'«il faut changer la gouvernance» mais que c'est cependant impossible «si on n'a pas de soutien des grandes puissances, et la Russie fait partie des grandes puissances».
«Je ne vois pas ce qui empêcherait la Russie d'aider le Gabon […]. Et je ne crois pas que les autres puissances s'y opposeraient parce que c'est de la logique pure, il y a les autres, pourquoi pas la Russie?», a conclu l'interlocuteur de Sputnik.