Un islamiste a publié sur Internet une vidéo affirmant qu’il est arrivé au Canada pour tuer Asia Bibi.
Ces menaces de mort surviennent une semaine après que Bibi, une mère catholique de cinq enfants, ait été autorisée à quitter le Pakistan pour rejoindre sa famille au Canada dans un lieu qui n’a pas été divulgué.
Reconnue coupable de blasphème, elle a passé près de dix ans derrière les barreaux. En octobre 2018, la Cour suprême du Pakistan l’a acquittée, suscitant la colère d’islamistes radicaux qui réclamaient sa mise à mort.
Dans la vidéo, le futur assassin chante un chant islamique en hommage à Mahomet, le fondateur de l’Islam, et déclare qu’il est un croyant adoré de l’islam qui massacrera «la blasphématrice Asia Bibi».
L’homme dit aux «ennemis de l’islam et au gouvernement juif qui ont libéré Asia Bibi» qu’il va la tuer, selon une déclaration du 14 mai envoyée à l’agence Catholic News Service par l’Association chrétienne pakistanaise britannique.
L’association a également déclaré qu’un certain nombre d’églises au Pakistan avaient reçu des menaces de la part de militants à la suite de la libération de Bibi le 8 mai.
Wilson Chowdhry, président de l’association, a déclaré que cette publication était «une véritable pomme de discorde avec les millions de musulmans radicalisés du monde entier qui attendent l’occasion d’assassiner Asia Bibi, ou une attaque terroriste de masse visant à se venger de ce qu’ils perçoivent comme un blasphème».
«On ne sait pas si la menace proférée par l’homme de la vidéo est réelle ou non. Cependant, le fait que la vidéo existe est une préoccupation qui donne froid dans le dos», a-t-il déclaré.
«Nous avons informé des responsables américains, britanniques, canadiens et pakistanais de la peur pour la sécurité d’Asia Bibi et de nombreux autres innocents qui seront pris pour cible en raison de leur haine pour elle.»
Bibi, une ouvrière agricole, a été condamné à la peine de mort pour avoir prétendument insulté Mahomet en vertu de l’article 295C du Code pénal, la loi pakistanaise controversée sur le blasphème.
Elle a été accusée de blasphème en juin 2009 à la suite d’un différend avec des collègues musulmans, qui s’opposaient à ce qu’elle boive dans un point d’eau ordinaire parce qu’elle est chrétienne. Pour sa sécurité, elle a été placée en isolement cellulaire de novembre 2010 jusqu’à sa libération.
Avant et après son acquittement, des extrémistes islamistes ont demandé avec insistance qu’elle soit pendue.
Les extrémistes ont également assassiné deux hauts responsables politiques qui ont défendu sa cause. Le gouverneur du Pendjab, Salmaan Taseer, et le ministre des Affaires des minorités, Shahbaz Bhatti, catholique, ont été assassinés en 2011.