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Les opposants au projet de loi affirment que, dans sa version actuelle, non seulement le texte ouvre aux migrants polygames une voie détournée d'accès à la citoyenneté, mais il légalise de fait la polygamie des musulmans. Ainsi, les réformes ouvriraient une brèche dans le droit allemand, instaurant deux systèmes juridiques parallèles, l'un basé sur le droit civil allemand et l'autre sur la charia.
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En mai 2013, RTL, l'une des principaux groupes de médias allemands, a diffusé un documentaire sur la fraude à l'aide sociale des polygames musulmans. Les hommes autorisés à résider en Allemagne amènent en Allemagne deux, trois ou quatre femmes, puis les épousent en présence d'un religieux musulman. Les femmes déposent ensuite des dossiers de demande d'aide sociale, à commencer par l'allocation de parent isolé instituée pour les « célibataires avec enfants ».
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« L'acquisition de la citoyenneté allemande n'est pas une simple formalité, elle implique également l'adhésion à un système de valeurs. La polygamie méconnaît les droits de la femme et ce type de mariage est incompatible avec notre système de valeurs. Il y a donc urgence à légiférer. » - Le secrétaire général du Parti libre démocratique, Linda Teuteberg.
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« Si les nouveaux arrivants sont mariés à plusieurs femmes en fonction de lois étrangères, nous nous trouvons dans la situation ou nous devons reconnaître ces mariages. C'est une contradiction inacceptable. Nous ne pouvons pas accepter la polygamie simplement parce qu'un autre système juridique le permet. Nous ne voulons pas de harems en Allemagne. » - Le ministre bavarois de la justice, Winfried Bausback.
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Le gouvernement allemand a retiré du projet de loi toutes les dispositions qui barraient l'accès à la naturalisation des migrants polygames. Ces dispositions, pourtant incluses dans les premières moutures d'un projet de loi réformant l'accès à la naturalisation, ont été discrètement retirées du texte final, sans doute pour satisfaire au politiquement correct et au multiculturalisme.
Bien que la loi allemande interdise la polygamie, l'interdiction ne s'appliquait pas clairement aux étrangers résidant en Allemagne. Pour clarifier la question, les ministres de l'intérieur des 16 États allemands se sont unis pour demander au gouvernement fédéral que les migrants polygames soient privés d'accès à la citoyenneté allemande.
Les opposants au projet de loi affirment que, dans sa version actuelle, non seulement le projet de loi ouvre aux migrants polygames une voie détournée d'accès à la citoyenneté, mais qu'il légalise de fait la polygamie de tous les migrants musulmans. Ainsi, les réformes ouvriraient une brèche dans le droit allemand permettant la coexistence de deux systèmes juridiques parallèles, l'un basé sur le droit civil allemand et l'autre sur la charia.
Le gouvernement allemand discute depuis longtemps d'une réforme de la loi (Staatsangehörigkeitsgesetz, StAG ) qui déchoirait de la nationalité allemande tous les binationaux qui ont rejoint des groupes djihadistes à l'étranger. Les modifications proposées n'auraient pas d'effet rétroactif et ne s'appliqueraient pas aux djihadistes allemands qui ont rejoint l'État islamique.
Le projet initial prévoyait d'interdire de naturalisation les immigrés polygames, mais aussi les immigrés dépourvus de papiers d'identité. Mais au début du mois d'avril, à l'issue d'une réunion de Cabinet, cette disposition a été retirée du projet de loi. L'information publiée par le Welt am Sonntag du 5 mai, a provoqué une vague d'indignation.
Le porte-parole du groupe démocrate-chrétien, Mathias Middelberg, a vivement reproché à la ministre de la Justice, Katarina Barley, une social-démocrate, d'avoir fait machine arrière. « Incompréhensible et inacceptable », a déclaré Middelberg. « Il devrait aller de soi que la naturalisation des polygames n'est pas acceptable dans la Loi fondamentale. »
La secrétaire générale du parti libéral démocrate (FDP), Linda Teuteberg, a qualifié la rigidité de Barley de « sottise » :
« L'acquisition de la citoyenneté allemande n'est pas une simple formalité, elle implique également l'adhésion à un système de valeurs. La polygamie méconnaît les droits de la femme et ce type de mariage est incompatible avec notre système de valeurs. Il y a par conséquent, urgence à légiférer. »
La vice-présidente du parti anti-immigration de masse Alternative pour l'Allemagne (AfD), Beatrix von Storch, a ajouté :
« Autoriser la polygamie islamique en Allemagne est une trahison de nos valeurs occidentales et une gifle à l'égalité des droits. »
[…]
Bien que la polygamie soit interdite par le Code civil et réprimée par le Code pénal, les autorités allemandes ont longtemps toléré - voire encouragé – le phénomène.
En septembre 2012, par exemple, Die Welt a signalé qu'au moins 30% des Allemands d'origine arabe du district de Neukölln à Berlin étaient mariés à deux femmes : une selon le droit civil et l'autre selon la charia. Die Welt a énuméré cinq raisons qui ont favorisé l'essor de la polygamie, en dépit de son caractère illégal :
« Premièrement, la charia autorise un homme à épouser jusqu'à quatre femmes. Deuxièmement, l'anonymat de la société moderne et la variété des relations entre les sexes, font que la coexistence d'un homme avec plusieurs femmes ou la coexistence de plusieurs familles peuvent facilement être camouflées.
« Troisièmement, l'homme n'a pas à s'inquiéter du niveau de vie de la deuxième épouse ; le système d'aides sociales de la loi Hartz IV et l'État prennent en charge ses besoins et ceux de ses enfants. Quatrièmement, les imams ne se soucient pas des relations entre époux et se moquent de la confiance qu'il convient d'accorder à l'une ou l'autre des épouses.
« Enfin, les mariages religieux ne sont pas contrôlés. Ils ne sont enregistrés qu'à la mosquée où ils ont été contractés et aucun état civil ne centralise l'ensemble des mariages islamiques. En d'autres termes, les hommes peuvent se déplacer d'une mosquée à l'autre sans que personne ne contrôle combien de mariages a contracté untel ou untel. »
En mai 2013, RTL, l'une des plus grands groupes de médias allemands, a diffusé un documentaire sur la fraude à l'aide sociale des polygames musulmans. Les hommes qui disposent d'un permis de séjour amènent deux, trois ou quatre femmes en Allemagne, puis les épousent en présence d'un imam. Ensuite, les femmes déposent des dossiers de demande d'aide sociale, à commencer par l'allocation de parent isolé instituée pour les « célibataire avec enfants ».
Bien que la fraude à l'aide sociale des migrants musulmans soit un couteux « secret de polichinelle » - plusieurs dizaines de millions d'euros à la charge du contribuable allemand -, les agences gouvernementales peinent à réagir en raison du politiquement correct ambiant indique RTL.
« Oui, la plupart des hommes ont plusieurs épouses », a déclaré un musulman à un journaliste d'RTL. « C'est tout à fait normal chez les musulmans. C'est tout à fait normal. Oui, on a le droit de se marier plusieurs fois et en Allemagne aussi. Le Coran indique que le mariage avec plusieurs femmes est autorisé, alors nombreux sont ceux qui le font. »
En juillet 2013, le président allemand Joachim Gauck a accepté d'être le parrain honorifique d'Ismail, le fils âgé de trois mois d'un Albanais du Kosovo nommé Sabedin Tatari, lequel vivait - aux dépens des contribuables allemands - avec ses parents, deux femmes et huit enfants à Gelsenkirchen. Gauck a été vivement critiqué pour avoir légitimé la polygamie en Allemagne.
En juin 2016, le ministre de la Justice Heiko Maas, a déclaré au journal Bild que l'Allemagne ne reconnaîtrait pas les mariages polygames, mais le ministre n'a cité aucune mesure susceptible de limiter cette pratique. Il a dit:
« Aucune personne désireuse de s'installer en Allemagne n'a le droit de considérer que ses valeurs culturelles ou ses convictions religieuses priment sur notre loi. Chacun doit respecter la loi, qu'il ait grandi ici ou qu'il vienne d'arriver. »
En août 2016, Rhein Zeitung a publié un reportage sur Ghazia A., un migrant syrien âgé de 49 ans qui vivait - aux dépens du contribuable allemand – en Rhénanie-Palatinat, avec ses quatre femmes et ses 23 enfants.
En février 2018, Spiegel TV a diffusé un documentaire sur un Syrien de 32 ans, Ahmad A., qui, avec ses deux femmes et ses six enfants, avait monté - aux dépens des contribuables allemands - un « mini-harem » dans l'Etat du Schleswig-Holstein, au nord de l'Allemagne. […]
Selon Spiegel TV, la famille d'Ahmad vit uniquement de l'aide sociale, laquelle inclut une maison de deux étages et diverses allocations pour enfants sans parler de la gratuité des soins. Ahmad bénéficie d'un permis de travail, mais il préfère vivre en famille plutôt que de chercher un travail. « Il y a un soutien ici », a déclaré Ahmed à propos de sa nouvelle vie en Allemagne. « Ils nous donnent des avantages sociaux, ils nous donnent cette maison. Je vous remercie beaucoup, beaucoup, Mama Merkel. »
En mars 2018, des journaux allemands ont révélé qu'une famille irakienne - un homme, ses deux femmes et leurs 13 enfants - vivait en Bavière aux frais des contribuables depuis plus de deux ans. Malgré l'indignation générale, les autorités bavaroises ont maintenu les prestations d'aide sociale car ce cas de polygamie, pourtant illégal, était considéré comme un « cas difficile ».
En juillet 2018, le ministre bavarois de la Justice, Winfried Bausback, a présenté un projet de loi pour invalider les mariages polygames contractés à l'étranger:
« Si les personnes qui arrivent ici sont mariées à plusieurs femmes selon les lois étrangères, nous nous trouvons dans l'obligation de reconnaître ces mariages. C'est une contradiction inacceptable. Nous ne pouvons pas accepter la polygamie pour la bonne raison qu'un autre système juridique le permet. Nous ne voulons pas de harems en Allemagne. »
Le projet de loi bavarois prévoit que les tribunaux peuvent annuler les mariages polygames contractés à l'étranger. Ce même projet de loi précise que les ressortissants étrangers ne peuvent contracter de mariages polygames en Allemagne. Il serait interdit aux officiers de l'état-civil d'approuver des mariages s'ils ont connaissance qu'il existe d'autres épouses.
Le directeur de la rédaction de Bild, Patrick Markowski, a exprimé sa frustration face au refus de la classe politique allemande de réprimer la polygamie dans le pays :
« Dans certains États arabes et dans certains Etats musulmans d'Afrique occidentale, la polygamie est une réalité vécue. Dans les sociétés paysannes, l'homme devrait assurer la subsistance de plusieurs femmes. Cependant, au fil des siècles, la polygamie est devenue le symbole d'une condition féminine dégradée, incompatible avec nos principes.
« Les Allemands qui contractent un deuxième mariage risquent jusqu'à trois ans de prison. Il n'est pas acceptable que nous tolérions la polygamie, que ces mariages aient été contractés par des imams en Allemagne ou qu'ils aient été conclus avant d'arriver en Allemagne.
« Il est au mieux incompréhensible que le ministère de la Justice dirigé par le SPD élimine d'un projet de loi l'interdiction de la naturalisation pour les étrangers polygames.
« Quel genre de haut fonctionnaire ou de politicien peut approuver ce genre de chose ? Qui peut sérieusement considérer qu'il convient de naturaliser les hommes qui ont plusieurs femmes ? On ne peut imaginer une telle faillite de la politique ! »
Giovanni Deriu qui écrit pour le très sérieux blog Tichys Einblick, affirme
« Cette manipulation brutale de la législation jette un éclairage singulier sur les propos tenus par le ministre italien de l'Intérieur, Salvini, lors d'un voyage en Hongrie : « Si nous ne renversons pas les idéologies et les majorités de tous ces gauchistes et socialistes du Parlement européen et si nous ne parvenons pas à les renvoyer chez eux, l'Europe sera menacée par un Califat. »
Face au tumulte, le ministre de l'intérieur, Horst Seehofer, gêné par son incapacité à faire prévaloir ses vues sur celles du ministre de la Justice sortant, M. Barley, s'est engagé à présenter cet automne une nouvelle législation interdisant la naturalisation des migrants polygames.
Soeren Kern est Senior Fellow au Gatestone Institute de New York .