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27 mai 2019 12:34

Un succès mitigé pour le RN, un échec en demi-teinte pour LREM, une demi-surprise pour les écologistes et une opposition pour le reste atomisée, tant à droite qu’à gauche: tel est le paysage politique qui se dessine au lendemain des Européennes. Si les opposants à Macron veulent peser, il leur faudra opérer des révisions déchirantes.

Les élections européennes en France se sont déroulées sur des sujets essentiellement français. C’est le premier enseignement que l’on peut en tirer. Elles ont été un vote sur le bilan du Président.

C’est ce qui explique que le chiffre de l’abstention ait été nettement moins élevé qu’en 2014. Si les classes populaires, mais aussi les jeunes, se sont assez largement abstenus, le taux de participation est remonté de presque 8 points par rapport au niveau exceptionnellement bas de 2014.

L’échec d’Emmanuel Macron

Ces élections ont vu le succès relatif du RN, qui bat la liste LREM-MODEM-Renaissance, conduite par Nathalie Loiseau. L’échec relatif de cette liste, en dépit du soutien actif du Président, est à relever. Emmanuel Macron s’était en effet engagé au-delà de toute décence, au vu de sa fonction, pour la liste LREM. Cet engagement, à bien des égards scandaleux, n’a donc pas évité l’échec. Il est donc personnel et va se ressentir dans la capacité du Président à relancer sa politique. Emmanuel Macron se retrouve sur la défensive et un peu plus discrédité, que ce soit au niveau national ou à l’échelle européenne.

Le succès de la liste RN emmenée par Jordan Bardella est incontestable, mais ce n’est nullement un triomphe. Le RN peine à retrouver le score de 24% qu’il avait obtenu en 2014. L’échec de la liste Loiseau est cependant à relativiser pour deux raisons: la première est le score, au-dessus des 22%, de la liste LREM. Ce n’est donc pas un effondrement.

[…]

La seconde raison c’est l’effondrement, par contre, de la liste LR emmenée par François-Xavier Bellamy. Avec légèrement plus de 8% et la quatrième place, la liste LR enregistre une véritable déroute, qui ne pourra que mettre en cause la direction exercée par Laurent Wauquiez sur Les Républicains. Cette déroute s’explique par la polarisation entre le RN et LREM qui s’est imposée dans les dernières semaines de la campagne.

Un certain nombre d’électeurs LR se sont portés sur ces deux listes, et sans doute plus sur celle de LREM que sur celle du RN. Ce n’est pas étonnant. Emmanuel Macron est devenu, à travers le mouvement des Gilets jaunes, le symbole du parti de l’ordre. Il était donc naturel qu’une partie de l’électorat de droite légitimiste, une partie des électeurs de François Fillon au 1er tour de la Présidentielle de 2017, se soit retrouvée parmi les électeurs qui ont voté pour la liste LREM.

Les conséquences de cette situation sont contradictoires. Emmanuel Macron a, assurément, limité les dégâts et peut crier victoire à court terme. Mais, son réservoir potentiel de voix s’est réduit et il a épuisé ses réserves à droite. Cela aura des conséquences sur les élections municipales à venir en 2020, car Les Républicains ne peuvent espérer remonter qu’en se situant désormais dans une opposition franche et assumée à Emmanuel Macron.

Des listes communes apparaissent désormais moins probables au niveau municipal. Or, c’est à travers ces élections que se jouera ou se perdra la capacité de LREM à s’enraciner localement, ce qui est la condition de sa pérennisation et donc de la capacité d’Emmanuel Macron à se représenter en 2022.

Une opposition en miettes?

Il n’en reste pas moins que, fors le RN, l’opposition à Emmanuel Macron est en miettes. La force de ce dernier vient de la faiblesse de ses adversaires. Ils ne peuvent espérer refonder leur légitimité et construire les conditions de leur unité qu’au travers des comités pour le recueil des 4,7 millions de voix qui sont nécessaires pour que le référendum sur la privatisation d’ADP ait lieu.

L’engagement dans cette campagne sans calcul d’appareil et sans exclusive sera donc le test dans les semaines qui viennent pour savoir si une opposition à Emmanuel Macron est capable de se reconstituer, de rebondir et de travailler ensemble, ce qui sera la clé de son succès.

 

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CITOYENS ET FRANCAIS - dans élections européennes