Le dimanche 2 mai, le pape François était en voyage officiel en Bulgarie, un pays ex-communiste d’Europe orientale, majoritairement chrétien-orthodoxe et connu pour sa politique très ferme sur la question des “ migrants ”, notamment clandestins.
Comme à son habitude, le Saint-Père - dont l’accueil par l’Église orthodoxe nationale (pro-russe et anti-œcuménique) a été minimal, sinon glacial – n’a pas pu s’empêcher de donner des leçons de morales à ses hôtes.
Des leçons de morale (données aux nations chrétiennes-occidentales mais jamais aux pays musulmans) qui n’ont rien à voir avec la sagesse des Pères de l’Église communs aux Catholiques et aux Orthodoxes, mais qui sont éminemment politiques, plus précisément humanitaro-immigrationnistes et anti-nationalistes.
Alexandre del Valle revient sur les positions islamophiles et immigrationnistes de cet étrange Pape : “tolérant” avec les ennemis de la civilisation européenne-chrétienne, mais intransigeant avec les “populistes”… Un Pape qui plait aux lobbies et ONG pro-Migrants-clandestins, aux médias bien-pensants, à la gauche tiersmondiste, mais qui vide les églises catholiques et qui s’est mis à dos une partie de ses fidèles qui refusent de voir leur foi instrumentalisée par une idéologie cosmopolitiquement correcte.
Dans un discours devant des membres de l’Académie pontificale des sciences sociales visant à mettre en garde contre « la montée des nationalismes et des populismes », François a affirmé que « l’État national ne peut plus être considéré comme une « île » isolée du contexte qui l’entoure, comme un absolu » , s’inquiétant comme d’habitude des « courants agressifs envers les étrangers ».
En pleine pré-campagne européenne, le Pontife argentin - qui ne cesse de dénoncer les populistes anti-Islamistes et anti-immigrationnistes (mais jamais les extrémistes islamistes et d’extrême-gauche marxistes), a appelé l’Europe « à ne pas perdre la conscience des bénéfices apportés » par l’Union européenne, une « Europe des ponts » qui accueille les étrangers, opposée à l’Europe des « murs ». D’où l’incontournable visite du Pape auprès d’un camp de migrants en Bulgarie.
François est allé plus loin que d’habitude dans ses prises de positions politiques anti-nationalistes lorsqu’il a condamné « l’attachement au peuple, à la patrie portant à l’exclusion et à la haine de l’autre, quand il devient nationalisme conflictuel qui lève des murs ». Il a exprimé sa « préoccupation face à la réapparition de courants agressifs envers les étrangers, surtout les immigrés, comme ce nationalisme croissant qui omet le bien commun », visant en fait non pas des actes racistes-criminels et violents qui auraient été commis ici ou là et qui seraient bien sûr condamnables, mais les leaders et gouvernements populistes européens, à commencer par sa bête-noire Matteo Salvini, le ministre italien de l’Intérieur, qui était d’ailleurs le même jour en visite à la frontière serbo-hongroise aux côté de l’autre bête-noire du Pape et de tous les immigrationnistes qu’est le Premier ministre hongrois, Viktor Orban.
On se rappelle que le 6 janvier dernier, François a lancé un « appel pressant » auprès des dirigeants européens pour qu’ils accueillent « enfin » 49 migrants ballottés « sauvés » en Méditerranée par des navires de deux ONG immigrationnistes allemandes, Sea-Watch et Sea Eye, près des côtes maltaises. Du fait que ces navires qui transportaient des migrants illégaux avaient refusé d’obéir aux gardes côtes libyens, maltais et italiens, en allant secourir très près des côtes libyennes des migrants illégaux afin de les faire débarquer de façon forcée en Italie ou à Malte au lieu des ports les plus proches, Tunisiens et Libyens, l’Italie et Malte avaient refusé de les laisser accoster, ce qui était leur droit le plus strict.
Faisant mine d’ignorer les activités des ONG pro-migrants et de leurs bateaux qui, selon l’Agence Frontex elle-même, font le jeu des passeurs, le pape François avait dénoncé les « populistes », dont, sans le nommer, Matteo Salvini, et son parti la Ligue, systématiquement ciblés, alors même que Malte, pourtant gouvernée par la gauche, et la France, avaient adopté la même attitude de refus d’accueillir les bateaux de clandestins que l’Italie.
On se rappelle aussi, le 19 janvier 2014, du message officiel adressé par le Pape argentin à l’occasion de la « 100e journée mondiale des migrants et des réfugiés » sur le thème: « Migrants et réfugiés: vers un monde meilleur », qui présentait « le phénomène croissant de la mobilité humaine » comme un signe des temps (…), et qui vantait le fait que « l’Église, en marche avec les migrants et les réfugiés, s’engage (…) à travailler pour dépasser les effets négatifs et à valoriser les retombées positives sur les communautés d’origine, de transit et de destination des mouvements migratoires ».
Poursuivant son propos totalement en phase avec le Pacte de Marrakech et déplorant que « l’arrivée de migrants, de personnes déplacées, des demandeurs d’asile et des réfugiés suscitent chez les populations locales suspicion et hostilité », Bergoglio avait appelé les responsables des médias à « démasquer les stéréotypes et d’offrir des informations correctes (…) afin de décrire l’honnêteté, la rectitude et la grandeur d’âme du plus grand nombre des migrants », (…) en vue « d’un changement d’attitude envers les migrants et les réfugiés », le passage d’une « culture du rejet » – à une « culture de la rencontre ».
Une fois de plus, l’action activement et presque fanatiquement immigrationniste du Pape argentin apparaissait au grand jour. Elle a d’ailleurs de quoi surprendre quand on constate le degré de déliquescence du catholicisme européen et le fait que les églises se vident de plus en plus chaque jour…
Le bon sens commanderait en effet que sa Sainteté s’occupât en premier lieu de l’urgence absolue : rechristianiser l’Europe, remplir les églises, susciter de nouvelles vocations de prêtres, défendre l’identité chrétienne niée de l’Europe, etc. Non, rien de tout cela. La priorité est selon Bergoglio « l’ouverture » à l’Autre, en priorité l’Africain et le Musulman… Un avis pas du tout partagé par le Cardinal Robert Sarah, lui-même pourtant africain-guinéen, qui, dans son troisième ouvrage d’entretiens (« Le soir approche et déjà le jour baisse »), redoute et dénonce « l’effondrement de l’Occident », la « crise culturelle et identitaire » de l’Europe, et les dangers des « processus migratoires ».
En parlant le langage « islamiquement correct » du déni, en ne dénonçant jamais le fait que les pays musulmans et la loi de la Charià persécutent depuis toujours les chrétiens sur la base de leurs textes (Coran, Hadith, Charià, etc), en refusant que l’islam fasse le même effort d’auto-critique et de réforme que celui que l’Église conciliaire a exigé pour elle-même en battant sa coulpe depuis Vatican II, le Pape agit en dindon de la farce islamo-chrétienne.
Et à ses propos lénifiants éloignés du réel et de la franchise, condition d’une amitié réciproque, nous préférons largement les propos de l’intellectuel musulman réformiste Abdennour Bidar qui écrit : « Au lieu de répéter de façon stérile que le vrai islam respecte les droits de l’homme et du vivant, nous (…) nous mobilisons pour construire une nouvelle culture islamique qui soit véritablement l’expression de ce respect ! »