Après que la France a exprimé sa «préoccupation» quant à l'arrestation de manifestants lors de rassemblements non autorisés en Russie, Moscou a rappelé à Paris les épisodes de «brutalités policières» lors des mobilisations de Gilets jaunes.
La Russie a renvoyé les autorités françaises, qui exprimaient leur «préoccupation» quant aux récentes arrestations de manifestants à Moscou, à la situation dans leur propre pays.
Nous exprimons à notre tour notre préoccupation face à l’état de santé des citoyens français (y compris des journalistes) régulièrement victimes de brutalités policières
«Nous exprimons à notre tour notre préoccupation face à l’état de santé des citoyens français (y compris des journalistes) régulièrement victimes de brutalités policières», a ainsi tweeté le 30 juillet le ministère des Affaires étrangère russes, ajoutant le hashtag #GiletsJaunes (en russe).
Le tweet renvoie vers une vidéo du Parisien, datant du 8 décembre 2018, intitulée : «Gilets jaunes : des blessés par tirs de flash-ball, dont deux journalistes du Parisien». Lors de cet acte 4 des Gilets jaunes, plusieurs manifestants avaient été blessés par des tirs de lanceur de balle de défense, indiquait alors le quotidien, ainsi que deux photoreporters du journal.
«En ce qui concerne les actions "disproportionnées" de la police lors de manifestations, la France est malheureusement l’un des pionniers du monde», a également tweeté la diplomatie russe.
Ces messages du ministère russe des Affaires étrangères répondent à un tweet du quai d'Orsay du 29 juillet, indiquant : «Un nombre important d’arrestations et de détentions ont suivi les manifestations pacifiques de ces derniers jours à Moscou. L’état de santé de M. Alexeï Navalny, incarcéré depuis le 23 juillet, s’est également brutalement dégradé.» Le tweet renvoie vers un communiqué du quai d'Orsay, qui précise : «La France appelle à leur libération rapide et exprime sa profonde préoccupation devant ces évolutions récentes.»
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Côté français, dès décembre 2018, au début du mouvement des Gilets jaunes, l'ONG de défense des droits de l'Homme Amnesty International faisait état de nombreux cas «de recours excessifs à la force» par les forces de l'ordre et s'inquiétait des conditions de travail des journalistes lors des mobilisations.
«Certains ont affirmé avoir été délibérément visés», rapportait l'ONG, qui citait, entre autres exemples, une vidéo montrant un journaliste portant un casque de presse, «touché dans le dos par une grenade de désencerclement alors qu'il s'éloignait du cordon de policiers».