D’après la dernière liste de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), pas moins de 28 338 espèces sont actuellement menacées d’extinction, à cause de l’Homme. Si l’on met ce chiffre en comparaison avec ceux de l’année dernière, c’est environ 1500 espèces en plus. L’activité humaine est de plus en plus dévastatrice.
QUE DÉVOILE CE RAPPORT ?
Cette liste annuelle est très sérieuse. Chaque année, elle permet de recenser avec précision l’état de la conservation des espèces animales dans le monde entier, et de voir quelle faune ou flore est la plus touchée dans le monde. Cela permet également de distinguer quelles sont les raisons d’une disparition d’espèces, les secteurs qui sont les plus dévastateurs ou encore de classer par climat.
Bref, c’est une importante base de données qui recense désormais 6127 espèces en danger critique d’extinction. L’année dernière, nous étions à 5826 espèces. Même si certaines viennent d’être annexées, et qu’il ne faut pas considérer que l’augmentation est due uniquement à plus d’animaux en voie d’extinction, la tendance est là et les ravages sur la nature sont de plus en plus conséquents.
Sur les 105 732 espèces étudiées, 28 338 sont donc classées comme étant menacées. Par rapport à l’année dernière, c’est une hausse de 6 %. Concrètement, 40 % des amphibiens qui ont été étudiés sont menacés d’extinction, tout comme 14 % des oiseaux, 30 % des requins, 34 % des conifères ou encore 25 % des mammifères. Des chiffres ahurissants qui suivent tous la même trajectoire, à savoir une hausse au fil des années.
En effet, cela permet de mettre en lumière les causes d’une telle dégradation de l’environnement : l’activité humaine. En très grande partie responsable, elle se manifeste par le braconnage, la déforestation, les activités de chasse et de pêche illégale.
Pour Grethel Aguilar, la directrice générale de l’UICN, “cette actualisation montre clairement à quel point les humains surexploitent la faune et la flore sauvage à travers le monde”. LE MONDE ENTIER TOUCHÉ ?
Jane Smart, la directrice mondiale du groupe de conservation de la biodiversité de l’UICN, a également déclaré que cette liste confirmait les conclusions d’un récent rapport de l’IPBES, qui estimait que la nature déclinait à un rythme “sans précédent dans l’histoire humaine”.
D’ailleurs, ce rapport vient confirmer plusieurs autres analyses scientifiques issues du monde entier que nous vous relayons régulièrement. Par exemple, les scientifiques s’alarmaient dernièrement sur l’accélération imminente de l’extinction massive de plusieurs espèces dans le monde.
150 d’entre eux s’étaient alors concertés et étaient arrivés à la même conclusion sur des chiffres alarmants, avec un quart des 100 000 espèces étudiées qui étaient menacées d’extinction.
L’extinction des espèces est un processus naturel. En revanche, ce qui ne l’est pas, c’est son rythme effréné, 1000 fois trop vite aujourd’hui. Afin d’endiguer cette mauvaise tendance actuelle, la liste rouge de l’UICN explique qu’il faut ralentir le commerce national et international qui ravage les océans, mais également les eaux douces et la terre. Selon Lee Hannah, une scientifique en biologie du changement climatique, la perte d’espèces et le changement climatique sont les deux grands défis auxquels l’humanité est confrontée au cours de ce siècle.