Interrogé sur les récentes manifestations en Russie, Vladimir Poutine a notamment évoqué les violences liées aux mobilisations de Gilets jaunes. «Nous ne voudrions pas que de tels événements se déroulent dans la capitale russe», a-t-il dit.
Le président russe Vladimir Poutine a évoqué les manifestations des Gilets jaunes en France, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue français ce 19 août. A quelques jours du G7, Emmanuel Macron invitait le chef d'Etat au fort de Brégançon pour évoquer de nombreux dossiers internationaux.
Dans ce contexte, une journaliste de BFM TV a demandé au président russe comment il «expliquait» les «vagues d'arrestation d'opposants [qui] ont eu lieu ces dernières semaines en marge de manifestations pacifistes à Moscou».
Le maître du Kremlin a rappelé que «les citoyens [avaient] le droit de manifester dans la paix et [que] les autorités [devaient] veiller à la mise en valeur de ce droit». Et d'ajouter : «Mais ni les autorités ni les groupes de manifestants n'ont le droit d'enfreindre la loi et de provoquer des altercations [...].
Tous ceux qui se rendent coupables de ces désordres doivent en assurer la responsabilité en conformité avec la législation». Puis, avec un léger sourire, Vladimir Poutine a ajouté : «Mais vous savez, ce n'est pas qu'en Russie qu'il y a des événements de ce type. Ce n'est pas très commode de le dire, je suis invité ici [...]
Vous savez qu'il y a eu les manifestations des Gilets jaunes». Et d'évoquer, notamment, les cas de policiers blessés lors de ces manifestations. «Nous ne voudrions pas que de tels événements se déroulent dans la capitale russe», a-t-il noté.
Le président français a par la suite pris la parole, déclarant à propos des manifestations en Russie, en France ou partout dans le monde : «Ce qui est important, c'est que lorsqu'on a contracté souverainement des traités on les respecte. [La Russie et la France ont] contracté des accords internationaux, [impliquant] que la liberté d'expression, d'opinion, de manifestation, de se présenter librement à des élections soient respectés dans nos démocraties.»
Et Emmanuel Macron d'envoyer une pique à l'encontre de la Russie : «Beaucoup [...] continuent de s’inquiéter sur leur emprisonnement, leur capacité de participer à des élections libres».
La diplomatie française avait déjà condamné ces dernières semaines les arrestations de manifestants lors de mobilisations non autorisées en Russie. «Le président [Poutine] disait qu'il y a eu des manifestations en France qui ont donné lieu à des violences», a poursuivi le dirigeant français : «Néanmoins, la France a toujours respecté [...] sa Constitution, ses droits et ceux du conseil de l'Europe [...]
La liberté de manifestation a été protégée», a-t-il martelé. Et d'ajouter, taquin : «Et en France, je le dis aussi ici clairement – c'est pour ça que comparaison ne vaut pas raison – ceux qui ont manifesté se sont présentés librement aux élections.
Ceux qu'on appelle les Gilets jaunes ont été librement aux élections européennes puis ils iront aux élections européennes et c'est très bien comme ça.»
En Russie, les manifestations de ces dernières semaines font suite au rejet par la commission électorale de 57 candidatures indépendantes en vue des élections au parlement de la ville de Moscou qui doivent se dérouler le 8 septembre. La commission fait valoir le nombre insuffisant des signatures nécessaires à ces fins, une partie des signatures étant en outre considérées comme frauduleuses.