Un premier constat : contrairement aux idées reçues, ce n’est pas l’extermination de 6 millions de juifs, dans les camps de concentration nazis, qui a « offert » l’état d’Israël aux juifs.
Bien au contraire, c’est justement parce que les britanniques ont fermé les portes de la Palestine aux juifs, notamment après la « conférence de la Honte » qui s’est tenue à Evian, en 1938, que plus d’un million de juifs n’ont pu immigrer d’Europe vers la Palestine et que l’Etat d’Israël a dû être fondé.
Ces juifs ont été livrés aux nazis, et exterminés, parce qu’on ne les a pas aidé justement à s’enfuir, à leur échapper, et à trouver refuge en Palestine, car ils auraient dès lors dépassé largement la population musulmane qui composait ce pays.
Une seule vérité apparaît : aucune population, ni religion, ne peut se prévaloir de son ancienneté sur le territoire palestinien, ce sont des vagues d’immigrations successives, depuis la nuit des temps, qui lui ont donné vie.
Reprenons son histoire à partir du 16e siècle, et jusqu’au 19e siècle, puisque ce territoire appartenait à l’Empire Ottoman durant toute cette époque, tout comme le Maghreb et ce territoire qui n’était pas encore l’Algérie.
Fuyant les révoltes des Mamelouks contre les Turcs, les Arabes d’Egypte et des régions subsahariennes viennent s’installer dans le pays.
Au 19e siècle, toujours sous l’autorité turque, la Palestine comptait environ 200.000 habitants : 55.000 chrétiens, 34.000 juifs et 45.000 musulmans sédentarisés.
Quelques dizaines de milliers d’autres musulmans étaient des nomades bédouins qui ne faisaient que des incursions plus ou moins longues.
Ces nomades bédouins ne colonisaient pas, bien au contraire, ils razziaient et enlevaient. Ils n’exploitaient même pas et ne faisaient qu’utiliser les habitants, à l’image de ce que faisaient les Turcs partout où ils dominaient.
En 1860, Jérusalem était habitée par environ 20.000 personnes : 8500 juifs, 6500 musulmans et 5000 chrétiens.
C’est à cette époque qu’une quinzaine de milliers d’Algériens, suivant l’émir Abd-el-Kader, se réfugièrent dans l’Empire Ottoman, vers la Palestine et la Syrie, afin d’échapper à la domination française.
Ils seront suivis par environ 5000 marocains.
Cette migration s’explique par la loi islamique qui interdit « aux croyants » de demeurer sous la domination d’infidèles.
Lors de la guerre Russo-Ottomane (1877/1879) un exode massif des musulmans bosniaques, bulgares, roumains, envahit la Turquie, plus de 400.000 réfugiés, suivis quelques années plus tard par une vague caucasienne, suite à l’annexion des provinces Kars et d’Ardahan par les Russes.
L’Etat Ottoman redirige immédiatement ces réfugiés vers la Palestine.
Nouvel exode musulmans vers la Palestine lorsque l’Etat Turque cède, en 1878, l’Ile de Chypre à la couronne britannique.
C’est au cours des vingt-cinq années suivantes que se situent les premières vagues de l’immigration juive, venus de Roumanie, de Russie et du Yemen, vers la Palestine.
L’annexion de la Bosnie, par l’Autriche-Hongrie, en 1908, provoque une nouvelle vague d’immigration musulmane, via la Turquie, en direction de la Palestine.
Ces différentes vagues, entre 1880 et 1910, remplissent l’empire ottoman de plus de 2.500.000 musulmans et, en 1910, Jérusalem totalise environ 75.000 habitants : près de 50.000 juifs, 10.000 musulmans et 15.000 chrétiens.
Ils seront rejoints, l’année suivante, par quelques 5000 musulmans algériens, de la région de Tlemcen et par 3000 marocains.
Un rapport de la Société des Nations évalue, en 1920, la population de la Palestine à environ 700.000 habitants, dont 500.000 musulmans (420.000 sédentaires et 80.000 nomades), 85.000 chrétiens, 85.000 juifs et 20.000 druzes.
Sous mandat britannique, la Palestine va s’ouvrir, à partir de 1921, essentiellement aux musulmans et aux juifs, et la population progresse à 880.000 personnes.
Ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale, dans les années 47/49, que la situation s’aggrave à cause des Anglais qui s’opposent à l’arrivée de centaines de milliers de juifs et ouvrent les portes à des centaines de milliers d’arabes, auxquelles viennent s’ajouter environ 250.000 musulmans, après le conflit judéo-arabe des années 47/49, à l’intérieur du nouvel état d’Israël, et 200.000 dans la bande de Gaza (sous contrôle égyptien).
La population palestinienne atteint 1.600.000 âmes, dont 900.000 arabes, 600.000 juifs et 100.000 chrétiens.
La Palestine, devenue Israël, voit sa population diminuer car 450.000 arabes refusent de rallier le nouvel état.
Dès lors Israël se compose de 700.000 juifs, 450.000 arabes, 100.000 chrétiens et 30.000 druzes.
Les Arabes furent autorisés à immigrer vers Israël dans le cadre du regroupement familial et, ceux qui acceptèrent, obtinrent la nationalité israélienne.
Alors qui est responsable de la situation d’affrontement depuis plus d’un demi-siècle ?
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