La France victime de l’attractivité de son système de santé ? Déjà échaudés par une possible réforme de l’Aide médicale d’Etat, les défenseurs des migrants voient se profiler un nouveau « big bang » à l’aune du débat sur l’immigration, et préviennent: se montrer moins attrayant « ne fonctionne pas » .
La menace a surgi à l’été, lorsqu’a été dévoilée l’existence d’une mission pour scruter un dispositif, l’AME, qui permet l’accès aux soins des immigrés en situation irrégulière présents depuis au moins trois mois sur le territoire. L’aide coûte 934 millions d’euros à l’Etat et bénéficie à plus de 300.000 sans-papiers.
(…) Le gouvernement « se penche » sur le dispositif : « L’une des questions posée aujourd’hui sur le nombre important de personnes venant d’un pays sûr (Albanie et Géorgie, principalement, NDLR), c’est la possibilité qui leur est donnée pendant le délai d’examen de leur demande d’asile d’accéder à des soins » affirme-t-on à Matignon.
« On a l’impression que le pire est évité pour l’instant. Le big bang n’est plus sur l’AME, mais sur la Protection universelle maladie (PUMa) » relève Christian Reboul, de Médecins du Monde, en référence au dispositif, dont dépendent les demandeurs d’asile, car en situation régulière.
L’idée d’instaurer une période de carence de trois mois avant l’accès à la PUMa fait ainsi son chemin au gouvernement, qui craint de voir se développer un tourisme médical, avec une demande d’asile uniquement motivée par l’accès aux soins.
« Cela nous fait bondir » reprend Christian Reboul. « Ça pose un véritable problème car cela concerne des demandeurs d’asile qui ont un besoin de prise en charge immédiate. Ni la droite ni l’extrême-droite n’avaient osé s’en prendre à cela. C’était sanctuarisé. »