Onze ans de prison. Une peine un peu moindre que les 12 ans prononcés lors de son premier procès en mars 2018, mais largement inférieure aux 18 ans de réclusion criminelle réclamés par le parquet général, qui souhaitait également une période de sûreté des deux tiers. Une option non retenue par les juges, ce qui signifie que la peine de cet ancien parachutiste, qui a séjourné près d’un an en Syrie, sera aménageable.
Jugé à ses côtés pour les mêmes motifs, l’ancien délinquant Tewffik Bouallag a été condamné à 13 ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté aux deux tiers. En première instance, il avait écopé de 14 ans, sans période de sûreté.
Les deux combattants s’étaient affichés ensemble en avril 2014 dans une vidéo de propagande du groupe Daesh tournée en Syrie. Le document, intitulé « une journée passée avec les moudjahidine en France », montrait plusieurs Français inciter d’autres musulmans à venir faire le djihad en Syrie, et avait attiré l’attention sur ces deux hommes.
Des photos de tête coupées
Partis rejoindre la Syrie en 2013, ils étaient tous les deux rentrés en Europe en juin 2014, quelques jours avant que l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL, devenu ensuite Daesh) proclame un « califat » sur les territoires conquis en Irak et en Syrie, dirigé par son chef Abou Bakr al-Baghdadi, récemment tué par les forces américaines.
Ancien parachutiste ayant passé six mois dans l’armée et formé au maniement des armes, Erwan Guillard s’était rendu de lui-même à la police.
Converti à l’islam en 2009, il aurait participé à une dizaine de combats, avec le Front al Nosra puis avec Daesh, mais affirme ne pas avoir commis d’exactions, même si des photographies de têtes coupées ont été retrouvées dans ses affaires, selon l’enquête.
Arrêté à Berlin à sa descente d’un vol en provenance d’Istanbul, Tewffik Bouallag, un ancien délinquant multirécidiviste, reconnaissait avoir participé à un seul combat, au cours duquel il avait été blessé.