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david MIEGE
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21 février 2020 15:46

L'Europe a besoin que le Brexit se passe mal, sur le plan économique, pour les Britanniques. Et elle en a besoin pour des raisons politiques.

Ça fait un peu plus d'une quinzaine de jours que le Royaume-Uni a officiellement quitté l'Union Européenne et concrètement, qu'est-ce qui a changé ? Pas grand chose. 

Il n'y a plus de députés britanniques au parlement européen. Et puis il y a quand même un vrai changement pour les ressortissants britanniques qui vivent en France. Jusqu'ici, ils pouvaient voter aux élections européennes et municipales. Ils pouvaient même se présenter et être élus conseillers municipaux. Ce ne sera plus le cas les 15 et 22 mars prochains. 

Ils ne pourront plus ni voter, ni être élus. Et ils sont près de 160 000 dans cette situation. Ce qui aura des conséquences dans certains petits villages du sud ouest de la France où ils représentent parfois un tiers de la population communale. 

Mais pour le reste, notamment en matière d'économie et de circulation des biens, il n'y a pas de changement. Les mêmes règles qui s'appliquaient hier continuent à s'appliquer aujourd'hui. Pourquoi ? Parce qu'en réalité, il y a deux Brexit. 

Il y a deux Brexit

Le Brexit institutionnel a eu lieu le 31 janvier dernier. 

Et puis il y a le Brexit économique, concret, définitif. Celui-là se reproduira une fois que l'Union Européenne et le Royaume-Uni auront négocié les règles qui réguleront leurs futurs échanges. Il aura lieu le 31 décembre 2020, dans un peu plus de dix mois donc. 

Il pourrait être, en théorie, repoussé le temps de terminer les négociations si elles n'ont pas complètement abouti. Mais à ce stade, Boris Johnson a fait savoir qu'il ne le souhaite pas. Comme les actuelles règles de l'Union Européenne continuent à s'appliquer le temps des négociations, il convient, selon le Premier ministre britannique, d'en sortir le plus vite possible. 

D'ici là, les négociations démarreront début mars. 

Michel Barnier va continuer à négocier pour l'Union Européenne. En face, le négociateur britannique s'appelle David Frost. 

Et il a délivré, hier soir, depuis l'Université Libre de Bruxelles, un important discours. Un discours qui était, en fait, une réponse aux exigences qu'ont commencé à émettre les Européens et qui pose les bases de la négociation. 

L'Europe a fait savoir que, dans la future relation, elle souhaite que le Royaume-Uni respecte les mêmes règles que l'Union Européenne dans un certain nombre de domaines comme l'environnement, la fiscalité, le droit du travail, afin d'éviter les distorsions de concurrence. En échange de quoi, elle accorderait aux Britanniques un accès privilégié au marché européen. 

La réponse de David Frost, hier soir, a été sans appel :

Nous devons pouvoir établir les lois qui nous conviennent (a dit le négociateur britannique). Penser que nous pourrions accepter une surveillance de l'Union Européenne sur des questions dites de règles du jeu équitables, c'est tout simplement ne pas voir ce que nous faisons.
Et n'imaginez pas qu'on peut négocier sur cette question (a-t-il mis en garde les Européens), car c'est le point de tout le projet. Nous voulons tout simplement les même droits que tous les autres pays au monde non membres de l'Union Européenne. 

En effet, les Britanniques espèrent négocier le même type d'accord de libre échange que ceux récemment négociés par le Japon et le Canada. 

Or, ce n'est pas possible, estime l'UE, les côtes britanniques sont beaucoup trop proches et les échanges beaucoup trop nombreux pour ce type d'accord. 

Les négociations s'annoncent donc difficiles. On peut même se demander si elles ont une chance d'aboutir. 

L'Europe a besoin que le Brexit se passe mal pour les britanniques

Et elle en a besoin pour des raisons politiques. Emmanuel Macron et tous les autres dirigeants européens, s'ils veulent empêcher, dans leurs pays respectifs, la progression des forces populistes qui plaident pour un retour aux frontières nationales, ont tout à redouter d'un Brexit réussi. 

Car dans ces conditions, comment répondre, en France, à ceux qui revendiqueraient un Frexit ?  Et ce serait la même chose dans de nombreux autres pays. Comment résister aux forces séparatistes et, à terme, à une potentielle désagrégation de l'Union Européenne.  

Autrement dit, pour l'Europe, avec la sortie des Britanniques, c'est, potentiellement et dans un oxymore, le ver qui entre dans le fruit.

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