La préfète de la région Grand-Est n’apprécie pas. « Le virus circule et ne connaît pas les frontières », lance Josiane Chevalier
« Avez-vous de la fièvre ? Êtes-vous souffrants ? », interrogent des policiers porteurs de gilets fluorescents barrés de l’inscription « Polizei », à Kehl, la ville qui fait face à Strasbourg sur l’autre rive du Rhin. Porteurs de masques et de gants de protection, les policiers sont postés sous une petite tente blanche et interrogent les automobilistes qui viennent de traverser le Pont de l’Europe en provenance de l’ Alsace. Dans la soirée, la Sécurité civile allemande a installé des projecteurs et des plots sur la zone de contrôle.
(…) « Cette mesure n’a pas été prise en concertation », a regretté la préfète de la région Grand Est, Josiane Chevalier. « J’ai été alertée par mes propres policiers, mais la méthode est un peu étonnante. Le virus circule et ne connaît pas les frontières… »
Selon un policier allemand, ces contrôles sont effectués tout au long de la frontière avec la France. Ils se poursuivront « un certain temps » et sont valables pour l’ensemble de la frontière franco-allemande, a confirmé la police d’Offenburg (sud-ouest de l’Allemagne).
Le ministre allemand de l’Intérieur Horst Seehofer (CSU) a demandé jeudi à la police fédérale « d’intensifier de manière significative les contrôles à toutes les frontières », selon un porte-parole du ministère.
Emmanuel Macron a expliqué au soir du jeudi 12 mars qu’il voulait « éviter un repli ». Plus l’épidémie progresse, plus les pays se referment sur eux-mêmes. Plus tôt dans la journée, l’Allemagne avait installé des contrôles à la frontière avec la France.
Pour rentrer en Allemagne, il faut désormais montrer patte blanche. Ou plutôt, aucun symptôme du coronavirus. À la frontière avec l’Alsace, la police allemande interroge chaque conducteur, et prend systématiquement la température. Résultat à Strasbourg dans le Bas-Rhin : les bouchons s’accumulent. La mesure rend certains dubitatifs. « Pour moi il y a un manque, et selon moi une absence de coordination entre ces deux villes frontalières », déplore un automobiliste coincé dans les embouteillages.
Impossible de passer la frontière italienne
Décision encore plus drastique entre la France et l’Italie. À Menton (Alpes-Maritimes), deux postes frontière sont totalement fermés. Impossible de passer, à moins d’avoir une adresse italienne ou une nécessité de travail dûment justifiée. Les mêmes règles que pour tout déplacement sur le territoire italien.