PARIS (Reuters) - Le nombre de demandeurs d'emploi n'exerçant aucune activité a explosé en France en avril, le confinement généralisé en raison du nouveau coronavirus se traduisant par une hausse mensuelle sans précédent ayant porté les effectifs des chômeurs de catégorie A à un record de plus de 4,5 millions de personnes.
Selon les données publiées jeudi par le ministère du Travail et Pôle emploi, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A (sans aucune activité) en France (hors Mayotte) a bondi de 22,6% le mois dernier, soit 843.000 personnes supplémentaires par rapport au mois de mars.
Cette hausse mensuelle, tout comme le nombre total d'inscrits en catégorie A, sont d'une ampleur inédite depuis le début de cette série statistique en 1996.
En tenant compte des catégories B et C (personnes exerçant une activité réduite), le nombre d'inscrits tenus de rechercher un emploi a progressé de 3,6% le mois dernier - soit 209.300 personnes - là encore un record.
"Cette hausse, historique, était prévisible car avril est le premier mois intégralement marqué par le confinement", note le ministère dans un communiqué, en soulignant qu'elle s'explique par un arrêt des embauches et non par des licenciements en nombre.
De fait, l'accroissement des effectifs cumulés des trois catégories A, B et C le mois dernier reflète une forte baisse des sorties (-35%) parallèlement à une baisse des inscriptions (-19,1%), même si les entrées pour fin de mission d'intérim ou fin de contrat courts sont restées à un niveau élevé, la poursuite du confinement ayant conduit à des non-renouvellements de ce type de missions.
Pour le ministère du Travail, ces chiffres confirment que le système d'activité partielle mis en place en France "protège donc puissamment les emplois et les salariés".
Pour éviter que les difficultés économiques découlant de la crise sanitaire ne se traduisent par des licenciements susceptibles de faire bondir le taux de chômage, le gouvernement a mis en place un dispositif par lequel l'Etat et l'Unedic remboursent aux entreprises le montant des rémunérations qu'elles versent à leurs salariés placés en chômage partiel. A compter du 1er juin, les entreprises devront participer à hauteur de 15%.
Ce dispositif, qui comptait plus de huit millions de bénéficiaires en avril, concernait 12,9 millions de salariés en début de semaine.
(Myriam Rivet, édité par Blandine Hénault et Bertrand Boucey)