POLITIQUE - En 2006, il voulait “obliger tous les établissements à se regarder avec lucidité.” Jean Castex, le nouveau Premier ministre, inconnu du grand public, n’est pas un petit nouveau pour tout le monde. Le futur-ex-maire de Prades connaît bien notamment les professionnels de santé, particulièrement remontés ces derniers temps.
C’est lui qui était par exemple l’un des fervents promoteurs de la tarification à l’acte et de la restructuration du système hospitalier entre 2005 et 2007 quand il était directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins au ministère de la Santé (DHOS). “C’est lui qui a été à la manœuvre pour introduire la notion d’objectifs dans l’hôpital et une rationalisation des coûts”, résumait Patrick Bourdillon, de la CGT Santé à Society en avril 2020.
Un tournant vu par certains comme le point de départ de la casse de l’hôpital public. Car cette tarification à l’acte, surnommée T2A, a induit “une course absurde à la rentabilité” selon Hakim Becheur, chef de service à l’hôpital Bichat à Paris par exemple. À tel point que beaucoup de responsables politiques se sont engagés, au fil des années à corriger les effets pervers de ce système, sans que cela n’aboutisse réellement.
“On leur crache dessus”
C’est d’ailleurs une des revendications de la communauté soignante après la pandémie de coronavirus, crise qui a mis en lumière les failles de l’hôpital public. Alors, en apprenant la nomination de Jean Castex comme Premier ministre, certains sont tombés de leur chaise, prenant la nouvelle comme un affront. Pour d’autres, ce choix d’Emmanuel Macron pose de nombreuses questions.
[...] Et Fabrice Di Vizio d’insister: “vous ne trouverez pas plus fervent défenseur de la gouvernance de l’hôpital telle quelle est actuellement que Jean Castex. Je trouve que c’est une offense aux soignants quand on connaît un peu leurs revendications.”
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