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david MIEGE
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20 août 2020 20:05

L’UE se dit «aux côtés» des Biélorusses et a annoncé rejeter le résultat de l’élection présidentielle qui a reconduit Alexandre Loukachenko au pouvoir. Des sanctions seront prises contre des personnalités biélorusses et des ressources financières seront allouées à «la société civile». En fait il s’agit d’«ingérence».

Dans le détail, des sanctions seront prises à l’encontre «d’un nombre élevé» d’individus que l’Europe juge responsables des violences contre les manifestants qui se réunissent régulièrement par milliers depuis l’élection du 9 août afin de demander le départ du pouvoir en place. Fortement réprimées, elles ont déjà fait trois morts.

«L’Union européenne était obligée de procéder ainsi dès lors que Bruxelles ne reconnaissait pas les résultats de l’élection qui a donné vainqueur le Président Loukachenko. Cela était attendu car plusieurs chefs d’État européens, dont le Président Macron, avaient protesté contre les résultats de ce scrutin»...

L’exécutif européen a également annoncé une réallocation des ressources financières initialement destinée aux autorités biélorusses. Elles seront désormais dirigées vers «les personnes les plus vulnérables et la société civile». D’après la documentation européenne, l’aide de l’UE à la Biélorussie se monte à 30 millions d’euros par an. La somme de 53 millions d’euros y sera ajoutée.

«Deux millions d’euros pour venir en aide aux victimes de la répression et de la violence inacceptable de l’État. Un million d’euros pour soutenir la société civile et les médias indépendants et 50 millions d’euros au titre de l’aide d’urgence contre le coronavirus», a détaillé Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne.

«Accompagner une transition pacifique et démocratique»

...«Cette promotion de la société civile n’est pas nouvelle et m’effraie un peu. Il y a tout un discours que j’entends au Parlement européen et qui consiste à dissocier la société civile d’un État, de ses dirigeants même lorsqu’ils sont élus. Quoi que l’on puisse penser d’Alexandre Loukachenko, il a tout de même été élu».

D’après le Belge Charles Michel, président du Conseil européen, «il ne s’agit pas ici de géopolitique, mais avant tout d’une crise nationale impliquant le droit des citoyens à choisir librement leurs dirigeants, à déterminer leur destin».

«L’Union européenne fait de l’ingérence dans les affaires internes d’un État comme elle en a l’habitude. Avant la crise du coronavirus, qui a un peu bouleversé son fonctionnement, le Parlement européen votait régulièrement des décisions de nature à s’ingérer ouvertement dans la vie intérieure des autres États. 

Les sanctions et le soutien financier ne pourraient être qu’une première étape. Ursula Von der Leyen a d’ores et déjà assuré que l’UE était prête à «accompagner une transition pacifique et démocratique au Bélarus».

Alexandre Loukachenko ne lâche rien

Avant le sommet européen du 19 août, Svetlana Tikhanovskaïa, figure de proue de l’opposition biélorusse réfugiée en Lituanie, avait appelé les Européens à rejeter le résultat «falsifié» de la présidentielle, jugeant qu’Alexandre Loukachenko avait «perdu toute légitimité».

​Si l’Europe a promis une aide financière, se pose maintenant la question de la distribution de cet argent. Alexandre Loukachenko est toujours soutenu par de nombreux Biélorusses dont beaucoup ont manifesté dans la rue en sa faveur. Il n’a, pour le moment, aucune intention de quitter le pouvoir et a nommé le 19 août son gouvernement. Le Premier ministre Roman Golovtchenko, le ministre de l'Intérieur Iouri Karaïev et le ministre des Affaires étrangères Vladimir Makeï restent en poste.

ONG, canaux de financement faciles pour contourner les autorités

Le Président biélorusse a réuni le même jour un Conseil de sécurité et a ordonné de renforcer les contrôles aux frontières et de faire en sorte qu'il n'y ait «plus aucun trouble à Minsk» car «les gens sont fatigués, ils demandent de la paix et de la tranquillité».

Comment l’Europe va-t-elle être en mesure de distribuer l’argent promis alors qu’Alexandre Loukachenko dirige toujours le pays?

«Je ne me suis pas penché dans le détail sur ces annonces, mais l’on peut imaginer que cet argent soit distribué via des ONG. Par définition elles sont transnationales et il est tout à fait possible de les financer. 

Un petit tour sur le site de la National Endowment for Democracy (NED) [Fondation nationale pour la démocratie, ndlr] permet de constater qu’il en existe plusieurs en Biélorussie. L’organisme rattaché au Congrès des États-Unis en finance certaines qui visent notamment à «améliorer la liberté de l’information» ou «promouvoir l’engagement civique».

Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko connaissent des relations tendues. Cependant, ils se sont entretenus à plusieurs reprises ces derniers jours. Reste que la position russe est claire. Le 19 août, le Kremlin a une nouvelle fois jugé que la crise politique en cours en Biélorussie était son «affaire intérieure» et a condamné les «tentatives d'ingérence étrangère». Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, a quant à lui accusé les Européens de chercher à «s'ingérer» pour défendre leurs propres intérêts «géopolitiques».

«La Biélorussie se situe dans la zone d’influence de la Russie. Il se trouve que depuis ces dernières années, l’Union européenne est extrêmement hostile à Moscou. En soutenant la Biélorussie, elle attaque indirectement la Russie. 

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