Les jeunes Français connaitraient de moins en moins les prières et les significations des fêtes chrétiennes. Le catholicisme serait durement concurrencé par l’évangélisme et l’islam, selon une enquête de l’IFOP.
« La culture chrétienne reste une île de l’archipel, mais qui est en déclin. » Voici le constat alarmant d’une enquête de l’IFOP pour Le Monde sur la culture chrétienne chez les Français, révélée vendredi 14 août. Ce sondage a été réalisé sur 1009 personnes et a repris les mêmes questions que celui réalisé en 1988.
En 32 ans d’écart, une baisse de la culture chrétienne, notamment catholique en France, est fortement remarquée. D’après les colonnes du Monde, beaucoup moins de Français, notamment les jeunes, auraient en leur possession un chapelet, un crucifix accroché au mur, une statuette de la Vierge ou encore du buis béni. Le directeur du département opinion de l’IFOP, Jérôme Fourquet explique que « cette culture se maintient mais que, en même temps, il y a des trous béants dans cette dernière, notamment chez les jeunes.
Cela pose la question de la transmission, y compris chez les pratiquants. » À peine 26% des moins de 35 ans connaissent la signification de l’Ascension du Christ, contre 44 % des plus de 50 ans. Comme le rappelle Le Monde, 5 % des plus jeunes possèdent un missel, contre 30 % chez les plus anciens.
Les chiffres dégringolent
En 1988, ils étaient 67% de Français à connaître la prière « Notre Père », et 61% celle de « Je vous salue Marie ». Or les chiffres dégringolent en 2020 : seuls 56% de la population connaît la première prière et 46% pour la seconde. Beaucoup ont aussi oublié la signification des fêtes chrétiennes. S’ils savent en majorité que l’Assomption tombe un 15 août, ils ont oublié la signification de la célébration. De même pour la Pentecôte : seules 13 % des personnes interrogées sont capables de donner sa vraie signification. Plus inquiétant encore, 62 % des catholiques pratiquants ne se prononcent pas.
« L’islam se diffuse et se structure »
Pour Jérôme Fourquet, cette baisse drastique s’explique par « un phénomène global de sécularisation de la société ». « Pour beaucoup, cela n’a plus grand intérêt de connaître cette culture. C’est devenu une langue étrangère, voire inconnue, pour une grande partie des jeunes générations.
Il y a également peu d’enseignement de la culture religieuse dans l’éducation nationale. Ainsi, le niveau de connaissance de ces sujets dépend aussi beaucoup du niveau de diplômes. »
Par ailleurs, certains chrétiens auraient l’impression que la société oublie de les prendre en compte. C’est ce que l’on pourrait croire avec le passage de la loi bioéthique permettant la Procréation Médicalement Assistée (PMA) pour toutes les femmes, un acte contraire à la religion. « Ces croyants ont l’impression d’appartenir au dernier carré. Ils ont conscience que malgré leur opposition, des lois allant contre leurs convictions sont tout de même passées », poursuit Jérôme Fourquet.
Ce problème pourrait s’expliquer par l’existence grandissante d’autres croyances en France. Les pratiquants du culte évangélique mais aussi de l’islam seraient de plus en plus nombreux… Le directeur de l’IFOP le confirme : « Le culte catholique s’affiche de moins en moins, y compris chez les plus religieux. À côté, des religions, tel l’islam, se diffusent et se structurent. »